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Face au projet de loi gouvernemental, la Bretagne dans sa diversité appelle à une autre réforme ferroviaire / L'Humanité. 29 mai 2018

le 11 June 2018

Face au projet de loi gouvernemental, la Bretagne dans sa diversité appelle à une autre réforme ferroviaire / L'Humanité. 29 mai 2018

Élus, usagers et syndicalistes de la région Bretagne lancent un appel commun au regard de leurs expériences du terrain et des enjeux d’avenir :

Nous, acteurs régionaux et locaux impliqués dans l’action publique des transports, nous, usagers des services de transport, nous, professionnels, salariés, des entreprises de transport sommes particulièrement attachés aux responsabilités de chacun pour moderniser l’action publique en matière de politique des transports.

Les enjeux environnementaux, le droit au transport inscrit dans notre législation, le droit à l’égalité des citoyens comme des territoires, les enjeux industriels et stratégiques, le rôle irremplaçable des services publics sont autant de considérations que nous vivons quotidiennement dans notre région.

De fait, la situation très grave que nous connaissons nous conduit en premier lieu à réaffirmer ici que la nécessité de réformer le système ferroviaire devrait d’abord s’appuyer sur des éléments concrets, objectifs, et non se traduire par une mise en cause injustifiée du corps social des cheminots qui entraîne ce vaste mouvement. Il n’est en effet pas acceptable de livrer à la vindicte populaire les cheminots et de les mettre en cause, en laissant entendre notamment qu’il y aurait un lien entre les problèmes que connaît la SNCF et leur statut social. Ce jeu pernicieux et irresponsable, qui a fait fleurir les caricatures les plus grossières du « cheminot nanti », alimente les pires populismes, dont les conséquences pourraient être particulièrement graves.

De surcroît, ce n’est pas honnête car, s’il est vrai que la dette de la SNCF est le problème majeur, rien n’est pour l’instant engagé pour la résorber et ce problème était déjà la cause de la création de la SNCF, en 1938, année où le déficit cumulé des cinq compagnies ferroviaires privées (qui assuraient à l’époque le ferroviaire en France) représentait déjà un montant cumulé de 37 milliards de francs.

À l’opposé de ces appréciations, la région Bretagne, ses collectivités, comme nombre d’usagers, se félicitent du professionnalisme des cheminot-e-s et de leur engagement quotidien car c’est ce travail concret qui permet de hisser la région au premier rang national des performances du TER et du transport ferroviaire des voyageurs.

Cela se vérifie au quotidien malgré des efforts continus de leur part et qui conduit l’entreprise publique SNCF à continuellement se réorganiser. Des évolutions dont les finalités (croissance externe du groupe, stratégie de filialisation du fret ferroviaire, externalisation, utilisation des fonds publics, etc.) doivent nous interroger !

Dire que les dérives financières ou les prix trop élevés du train sont imputables aux cheminots et à leurs conditions sociales ne résiste pas un instant à l’argumentation rationnelle. Depuis 2004, 2 000 emplois sont supprimés chaque année à la SNCF. Le taux de productivité des cheminots durant cette période a augmenté de 3,2 % contre 1,9 % pour l’ensemble de l’économie.

Mais la SNCF porte aussi de beaux exemples de réussite ! Pour ne prendre que le seul exemple de la Bretagne, où il reste aussi beaucoup de progrès à faire, les chiffres sont éloquents ! La région a beaucoup investi dans l’acquisition de trains neufs (530 millions d’euros), dans la rénovation des lignes, des gares, haltes ferroviaires et points d’arrêts. La fréquentation a été multipliée par 2 en quatorze ans et la subvention moyenne par voyage a baissé dans le même temps de 49 % ! Cela prouve bien que le développement, avec des cheminots à statut, du service public peut être vertueux, y compris pour la dépense publique elle-même. Avec un taux de régularité des trains en moyenne à 95 %, la démonstration est apportée du savoir-faire des cheminot-e-s grâce à qui la Bretagne se hisse au premier rang des régions de France en matière de fiabilité.

Dans le même temps, une étude bancaire récente (octobre 2017) révèle que le coût moyen annuel du TER par habitant en Bretagne est de 31 euros quand il est en moyenne à 57 euros au plan national. Ce résultat illustre bien les avantages de la mutualisation dans l’organisation des transports ferroviaires en région !

Ce nouveau service mutualisé, augmentant l’offre ferroviaire en région de 20 % depuis le 1er juillet 2017, se solde également par des résultats spectaculaires en termes de croissance du trafic (+ 18 % pour les TGV et + 9 % pour les TER).

La solidarité nationale est aussi menacée par l’ouverture annoncée à la concurrence. En effet, cela conduira la SNCF et les nouveaux entrants à se positionner sur les lignes les plus rentables. Ainsi, certains territoires pourraient être exclus de dessertes ferroviaires nationales dès lors que ne joueraient plus que les mécanismes adossés à la rentabilité des marchés. Il faut donc réinventer les principes de la solidarité nationale et territoriale et réinterroger le bon périmètre de son exercice pour garantir à chaque territoire les moyens de son développement.

Ainsi, s’agissant de la région Bretagne, au moment de l’ouverture à la concurrence pour le TGV, les opérateurs de transport feront leurs offres sur le segment le plus rentable, c’est-à-dire entre Paris et Rennes. Quand la concurrence s’exacerbera entre Paris et Rennes, restera-t-il encore un opérateur pour assurer la desserte TGV jusqu’à Brest et Quimper, beaucoup moins rentable ? La réponse est hélas connue : la desserte de la pointe bretonne ne pourra être garantie que par le service public et les moyens financiers s’y rapportant. C’est tout le contraire du combat mené pendant des décennies pour atteindre l’objectif de mettre la Bretagne à trois heures de Paris.

En déclarant que les petites lignes seraient maintenues, Monsieur le premier ministre s’est bien gardé de nous dire comment.

En effet, aujourd’hui, dans le cadre du contrat de performance qui la lie à l’État, la SNCF finance à hauteur de 7 % à 8,5 % la remise en état des lignes capillaires du réseau ! Ceci revient à dire que les collectivités, au premier rang desquelles les régions, financent déjà la part essentielle de ces investissements (entre 40 % et 50 % en Bretagne). C’est ce qui a permis, en Bretagne, la réalisation de travaux importants sur les axes Quimper-Brest, Plouaret-Lannion, Carhaix-Guingamp-Paimpol et c’est ce qui permet de mettre en perspective la remise à neuf des axes Rennes-Chateaubriant, Dol-Dinan-Lamballe, etc. Si l’État et la SNCF venaient à se désengager, comme suggéré dans un certain nombre de rapports, ces axes seraient condamnés à la fermeture.

Ainsi, à l’heure où sont engagés les travaux de réforme du ferroviaire par le gouvernement, il est impératif de créer les conditions d’une appropriation pleine et entière des acteurs du mode ferroviaire et des enjeux d’intermodalité. C’est par l’affirmation de processus démocratiques qui incluent les élu-e-s de la République, les usagers, leurs associations, les salarié-e-s et leurs représentants que nous pourrons avancer dans l’esprit d’un réel dialogue autour des réalités et besoins de notre pays.

Cela passe nécessairement par une redéfinition des moyens au travers d’une fiscalité réhabilitée à la hauteur des enjeux posés. Les propositions autour de l’extension du versement transport, le niveau de TVA (retour à 5,5 % contre 10 %), comme la contribution nécessaire des concessionnaires privés (autoroutes, PPP, etc.) à la promotion d’un service public ferroviaire, répondant aux besoins de transport, tant de marchandises que de voyageurs, nationaux qu’aux enjeux environnementaux, doivent être entendus.

En laissant chaque citoyenne et chaque citoyen libre de son appréciation sur un mouvement qui appartient en propre aux cheminots eux-mêmes, nous, signataires de cette tribune, ne ménageons aucun effort pour continuer à porter quotidiennement avec confiance une grande ambition publique, solidairement avec les cheminotes et les cheminots.

C’est pourquoi nous exigeons une autre réforme pour que d’autres choix puissent trouver une issue favorable dans le cadre d’une démarche de dialogues et de négociations impliquant tous les acteurs du ferroviaire.

Signer l'appel

La liste des premiers signataires :

A.C.C.R.E.T (Association Citoyenne Châteaubriant Rennes En Train)

Collectif Fougères Rennes En Train (CGT – FSU – CNL – Bretagne Ecologie – FI, Passiflore)

AUDIC Stéphane Conseiller municipal de Roscoff (Gauche Unie)

BELLEC Claude Conseillère municipale déléguée (PCF) de Brest

BENMAKHLOUF Khaled Conseiller municipal de Fougères

BERROCHE Eric Président du Groupe Communiste et Progressiste au Conseil Régional de Bretagne, adjoint au Maire de Rennes

BONNIN Philipe Maire de Chartres de Bretagne, Conseiller départemental Ille et Vilaine

BROUDIC Françoise conseillère municipale de Plérin, conseillère communautaire agglo St Brieuc

BUI Gwenegan Conseiller régional Bretagne (PS)

CADIOU Gaby Conseillère régionale (PCF), adjointe au Maire de Plouaret

CHERBIT Alain secrétaire régional Bretagne UNSA Ferroviaire

CUEFF Daniel Maire de Langouët

DAVID Jean-Claude Conseiller municipal de Plourin-les-Morlaix

DEMOLDER Michel Adjoint au maire de Pont-Péan

DESBROUSSES Jérôme Conseiller municipal délégué de Chevaigné

DUPONT Ismaël Conseiller municipal et communautaire (PCF) de Morlaix

ECH-CHEKHCHAKHI Moulay Hamid Conseiller municipal délégué à la réussite éducative, membre du Groupe Ecologiste

ETIEMBLE Fernand Adjoint (PCF) au maire de St Jacques de la Lande

FLAGEUL Didier Adjoint au maire de Plérin

FAUCHEUX Valérie Conseillère municipale de Rennes (Gauche sociale et écologiste)

GARNIER Jean-François Adjoint au maire de Fougères, délégué aux transports

GAUDIN Jean Luc Maire de Pont-Péan (35), Vice-Président Aménagement Rennes Métropole

GOATER Jean-Marie Adjoint à la mairie de Rennes (EELV)

GOUEDARD Hervé Conseiller municipal (PS) de Morlaix

GUELLEC Eric Conseiller municipal (PCF) de Brest, Vice-président de Brest Métropole

GUILLEMOT Matthieu Conseiller municipal (NPA) de Carhaix, Conseiller communautaire de Poher Communauté

HAMON Laurent Conseiller municipal de Rennes, délégué au numérique, Conseiller métropolitain de Rennes Métropole

HERE Jacqueline Maire-adjointe (PCF) de Brest

HERE Roger Conseiller municipal(PCF) de Plouigneau

JUMEAU Philippe, conseiller municipal (PCF) de Lanester

LAFAYE Elsa Conseillère municipale de Fougères

LAHELLEC Gérard Vice-Président du Conseil Régional de Bretagne chargé des transports et de la mobilité

LAGARGASSON Yannick Conseiller municipal de Rennes

LATREILLE André Conseiller municipal délégué Le Rheu

LE CAM Yannick Conseiller municipal et communautaire de St Brieuc

LE FESSANT Thierry Conseiller municipal (PCF) – Plérin (22)

LE GALL Mireille Secrétaire régionale du syndicat CFDT cheminots de Bretagne

LE GENTIL Morvan Président du groupe écologistes et citoyen.ne.s de Rennes Métropole

LELIEU Florence Conseillère municipale (PCF) de Ploumiliau

LE LORC’H Jean-Michel Conseiller municipal délégué (PCF) de Brest

MAZELIN Isabelle Adjointe (PCF) au maire de Relecq Kerhuon

MESCAM Bernard Adjoint au maire de Retiers

MISSIR Stéphanie Conseillère municipale et communautaire de Dinan

NADEZAN Yannick Conseiller Municipal (PCF) de Rennes

NIOCHE Robert Conseiller consultatif (PCF) de Kernével

NIOCHE Françoise Conseillère municipale (FdG) de Rosporden

NOLL Sarah Conseillère municipale et communautaire (Coopérative Citoyenne) de Morlaix

PRUNAUD Christine Sénatrice (CRC), Conseillère municipale de Lamballe

RAINERO Piero Conseiller municipal (PCF) de Quimper

RANNOU Jacques Maire délégué (PCF) de Fernevel, Conseiller communautaire de Concarneau Cornouaille Agglomération

RICHARD Anita Conseillère municipale (PCF) de Rosporden Kernevel

ROULAND Pascal Conseiller municipal de Fougères

SCHEUER Alexandre Conseiller municipal de Lanester (FI)

SCATTOLIN Valérie Conseillère municipale(FdG) de Morlaix

TIZON Yannick secrétaire général secteur CGT des cheminots de Bretagne

TOURENNE Jean-Louis sénateur (PS) d’Ille et Vilaine

TUAL Jean-Paul Conseiller municipal de Rennes

VANTIN Cyrille Secrétaire régional Bretagne SUD Rail

VIGOUROUX Gaëlle Conseillère régionale (PCF) et Vice-Présidente du Parc Naturel Régional d’Armorique

 

 

Les communistes et l'Union Européenne : mise au point de Patrick Le Hyaric

le 10 June 2018

Les communistes et l'Union Européenne : mise au point de Patrick Le Hyaric

Un texte de Patrick Le Hyaric, député communiste européen, vice-président du groupe GUE-GVN au parlement européen, et directeur de " L'Humanité " à propos des déclarations de Jean-Luc Mélenchon concernant les communistes et l'Europe. Reste à se poser la question : comment rassembler les Français dans les conditions d'aujourd'hui d'un projet européen radical et transformateur.

« Union européenne » : ma mise au point

A ce propos je dois dire à regret et sans chercher querelle que j’ai été choqué, meurtri, blessé par ce que j’ai lu dans une précédente note de blog de Jean-Luc Mélenchon à propos de la construction européenne ultra-libérale et du Parti communiste.

Je cite : « depuis la publication du manifeste Et maintenant le peuple, les discussions vont bon train à travers toute l’Europe dans les rangs des partis et mouvement rassemblés dans l’actuel groupe GUE. Ce groupe est placé sous l’influence directe des divers partis communistes favorables à l’Union Européenne. C’est le cas du PCF ou des anciens communistes de l’Allemagne de l’Est aujourd’hui associés dans le parti Die-Linke en Allemagne... »

Plusieurs remarques :

Pourquoi cette critique aujourd’hui après avoir siégé dans ce groupe qui, sur l’instigation de Francis Wurtz, déployant une grande énergie dans des négociations compliquées et des trésors de diplomatie, avait permis d’exaucer une demande insistante de Jean-Luc à l’époque : être l’un des vice-présidents de la prestigieuse commission des Affaires internationales et de sécurité du Parlement européen. Pourquoi s’être fait élire député européen dans la circonscription du Sud-Ouest à deux reprises avec le Parti communiste si ce dernier est un suppôt de cette « Union Européenne » ? Pourquoi ?

Le groupe confédéral de la Gauche unitaire et gauche verte nordique (GUE) est un groupe large non dominé par les communistes, loin de là. Il inclut des sensibilités socialistes, écologistes, régionalistes et de nouvelles forces politiques dans l’Union dont le Front de Gauche, Podémos, Bloco de Esquerda du Portugal, le Sinn Féin d’Irlande du Nord, Syriza et Unité Populaire de Grèce. Ajoutons que les communistes ne sont pas un bloc, ils n’ont pas toujours la même opinion sur les votes à émettre sur certaines résolutions ou directives venant en débat au Parlement européen.

Les débats qui ont lieu au sein du groupe ces dernières semaines ne portent pas sur son auto-dissolution mais au contraire sur les moyens de son renforcement et les moyens d’améliorer substantiellement son activité. C’est une question majeure pour créer les conditions d’un rapport de force nouveau au sein du Parlement européen au moment où se renforcent les extrêmes droites, et où de grandes manœuvres sont en cours sur l’instigation de M. Macron. Du reste, les formations qui ont signé « le manifeste pour les peuples » n’interprètent pas toutes le texte de la même manière. Et les camarades des formations des autres pays qui veulent me rencontrer depuis plusieurs semaines m’expliquent plutôt leurs inquiétudes sur certaines initiatives.

Nous avons la responsabilité d’aider les travailleurs et les créateurs de l’Union Européenne à disposer au sein du Parlement européen d’un groupe uni plus et mieux à leur service. Toute hypothèse de division ou de destruction est contre-productive et va à l’encontre d’un projet de construction européenne au service du progrès social, écologique et démocratique.

Ecrire que le groupe est placé sous l’influence de partis communistes « favorable à l’Union européenne » est un grave et insupportable mensonge. Jamais le Parti communiste français n’a produit un acte « favorable » à l’actuelle Union européenne. Il l’a combattue depuis le début de toutes ses forces. « Union Européenne » est un concept politique découlant de l’acte unique européen et surtout du traité de Maastricht. Une part essentielle de ce traité se retrouve intégralement dans le traité de Lisbonne. Dit autrement, la proposition du traité de Lisbonne a été pour l’essentiel une tentative de « constitutionnalisation » du traité de Maastricht avec notamment la monnaie unique (et non commune), la Banque centrale européenne… à Francfort et les dogmes de concurrence et d’application intangible de ce qu’on appelle les quatre libertés (circulation du capital, des marchandises, des services…) négociés par F. Mitterrand avec M. H. Kohl. Les communistes n’ont voté ni le traité de Maastricht, ni l’acte unique.

Et, à l’époque en décembre 1986, Jean-Luc Mélenchon a bien voté la loi autorisant la ratification de l’acte unique européen au Sénat. Puis en juin 1992, il a bien voté la loi constitutionnelle préalable à la ratification du traité de Maastricht adopté au Sénat par 192 voix, avec 117 voix contre et 5 abstentions. Les quinze sénateurs communistes votant contre. L’Humanité a été le seul journal à publier ce texte décrypté vendu à plus de 300 000 exemplaires. Chaque jour le journal a donné des arguments contre ce texte. On peut les republier si c’est nécessaire pour rafraîchir des mémoires.

Voici ce que dit Jean-Luc à la tribune du Sénat le 9 juin 1992, je le cite : « N’ayons pas honte de ce traité. Déjà il va au-delà de la situation actuelle, il constitue une avancée. En tant qu’homme de gauche, je souhaiterais me tourner un instant vers certains de nos amis (l’orateur se tourne vers les travées communistes) pour leur faire entendre que Maastricht est un compromis de gauche : pour la première fois dans un traité de cette nature, des mesures d’encadrement du marché sont prévues ; pour la première fois, citoyenneté et nationalité sont dissociées, pour la première fois, les syndicats vont être associés aux processus décisionnels. » (Le journal officiel relève les protestations sur les bancs communistes).

Pendant ce temps les communistes bataillent avec notamment Philippe Seguin pour la tenue d'un référendum qu’ils obtiennent et mènent une vigoureuse campagne pour le Non. Il s’en est fallu officiellement de 300 000 voix pour que ce Non l’emporte. S’il y avait eu plus de force à l’époque pour contrer la création de cette « Union européenne » c’est-à-dire « l’Union économique et monétaire », l’histoire eu été différente.

Je ne peux donc accepter que, pour avoir le prétexte de rejeter les communistes de toutes discussions, de toutes rencontres, de tout rassemblement pour une « autre Europe », l’on dise aujourd’hui des contre- vérités. Je le dois à celles et ceux que je servais à l’époque dans une campagne dure faites de mille insultes et injures. Je le dois à toutes les militantes et tous les militants qui tout l’été 1992 se sont dépensés sans compter au service des travailleurs et du pays. On mesure depuis les effets de ces décisions néfastes.

Je le dis le cœur serré, mais je le dois. Les communistes n’ont pas manqué à la classe ouvrière comme aux créateurs et à toutes celles et ceux qui vivent aujourd’hui douloureusement les effets de ces traités fondateurs qui nous régissent et dont il faudrait se débarrasser. On ne le pourra que dans l’unité, recherchée par-delà des différences, des divergences peut-être, des histoires et des parcours parallèles et parfois éloignés, pas en insultant et en travestissant des réalités quand la situation est si grave, quand tant de nuages s’accumulent à l’horizon.

Ce combat nous le continuerons par-delà les vicissitudes.

Patrick Le Hyaric, le 20 mai 2018

 

 

Morlaix. « Ce qui se passe aux impôts, c’est un plan social »

le 06 June 2018

Morlaix. « Ce qui se passe aux impôts, c’est un plan social »

Vendredi à 11 h 30, ils étaient une trentaine d'agents des impôts à se rassembler devant le centre des finances publiques de Morlaix.

Des agents se sont rassemblés devant le centre des finances publiques de Morlaix. Ils craignent la fermeture de la trésorerie de Lanmeur, et dénoncent, de manière générale, une dégradation du service rendu aux usagers.

Vendredi à 11 h 30, ils étaient une trentaine d’agents des impôts à se rassembler devant le centre des finances publiques de Morlaix.

L’intersyndicale Solidaires-CGT-FO-CFDT a décrété une « semaine noire » dans le Finistère, où « quatre trésoreries sont menacées de fermeture ». Notamment celle de Lanmeur. « On sera fixés le 21 juin, lors d’un comité technique local. »

350 emplois en moins sur 15 ans

Ce qu’ils déplorent, c’est d’abord « la perte d’un service public de proximité. Depuis le 1er janvier, les contribuables de Landivisiau sont déjà renvoyés vers Morlaix. Ou bien ils peuvent aller sur internet. Mais on ne pense pas aux personnes âgées, à celles qui ont des déclarations complexes à remplir. »

À Morlaix, la publicité foncière est partie à Brest. Au 1er septembre, ce sera le pôle de contrôle et d’expertise, pour les entreprises, qui quittera la place du Pouliet. « À terme, on craint qu’il n’y ait plus que deux centres dans le Finistère, Brest et Quimper.  »

Et de citer « la perte, en quinze ans, de plus de 350 emplois sur le Finistère ». Un « plan social qui pourrait encore s’accélérer avec le prélèvement à la source, ni plus juste, ni plus simple ».

Quimper. Grève SNCF : les cheminots vont défendre les petites lignes / Ouest-France.19 mai 2018

le 06 June 2018

Quimper. Grève SNCF : les cheminots vont défendre les petites lignes / Ouest-France.19 mai 2018

Ils étaient 40 cheminots grévistes à voter la poursuite du mouvement, ce vendredi 18, à Quimper. La CGT, syndicat majoritaire, appelle à se rassembler le mercredi 23 mai à Morlaix, pour défendre "la sauvegarde des petites lignes ferroviaires".

Une période de congés et ça repart. « Ces dernières semaines, on avait de moins en moins de monde à nos assemblées générales les jours de grève », confie Gabriel André, secrétaire de la CGT cheminots quimpéroise. La faute, selon lui, « aux congés posés il y a des mois » par les employés grévistes de la SNCF, « mais aussi aux ponts du mois de mai ».

Puis il y a eu le lundi 14 mai et ce rassemblement devant la chambre de commerce et d’industrie de Cornouaille à Quimper. Un moyen de sensibiliser le monde économique local sur « l’importance d’un service ferroviaire performant ». Une centaine de cheminots grévistes, Quimpérois mais aussi Lorientais, avaient répondu présents. « Une participation haute qui nous a surpris », précise Gabriel André.

Ce vendredi 18 mai, c’était le 19e jour de grève depuis le début du conflit opposant cheminots et gouvernement. Et, devant la gare de Quimper, ils étaient 40, ce vendredi midi, à l’assemblée générale. « Des chiffres équivalents à ceux du début du conflit. On revoit des têtes que l’on ne voyait plus depuis quelques semaines. Ça nous rebooste », martèle Gabriel André. Particulièrement mobilisés, les conducteurs de trains. « Rien que pour eux, la participation est à 60 %. »

À Morlaix le mercredi 23 mai

À l’issue de l’assemblée générale, la poursuite de la grève a été votée. Le prochain mouvement débutera mardi 22 mai à 20 h et se terminera le vendredi 25 à 7 h 55. Il s’agira de la 11e période de grève depuis le début du mois d’avril.

Mercredi 23, la CGT cheminots de Quimper appelle les grévistes à se rendre à Morlaix (Finistère), où un rassemblement départemental est prévu « pour renouveler nos demandes de sauvegardes des petites lignes ferroviaires, notamment celle entre Morlaix et Roscoff », explique Gabriel André.

Nos services publics, notre Fonction publique sont en danger. Défendons-les! Déclaration de la section du PCF du pays de Quimper

le 06 June 2018

Nos services publics, notre Fonction publique sont en danger. Défendons-les! Déclaration de la section du PCF du pays de Quimper

 

Le parti communiste apporte son soutien à la mobilisation des personnels de la Fonction publique mardi 22 mai et appelle celles et ceux qui sont attachés aux valeurs de solidarité, de justice et de partage, à manifester à leurs côtés ce mardi à 11h place de la Résistance à Quimper.
Dans le même temps où les cadeaux aux plus riches et aux multinationales explosent, faisant de la France la championne du monde en matière de distribution de dividendes aux actionnaires, Macron et le Medef veulent nous vendre une société où les protections sociales et les droits conquis par les salariés sont battus en brèche, où les inégalités sociales et territoriales se creusent, où les territoires ruraux et les quartiers des villes sont désertés par les services publics.

La région quimpéroise elle aussi est lourdement touchée : 3 bureaux de poste fermés en un an, écoles et classes fermées, hôpital en état d’urgence où soignants et malades sont maltraités, personnels et résidents des Ehpad en grande souffrance, fermeture de l’antenne de la police nationale à Penhars, vente au privé du patrimoine municipal, restriction des horaires d’ouverture des mairies annexes, partout difficultés d’accès pour les usagers renvoyés au tout internet, tribunal menacé, CIO, outil gratuit et public dédié à l’information et à l’orientation des jeunes, promis à disparaître, menaces sur le ferroviaire public...
Avec le programme d’action publique Cap 22, le gouvernement veut aller encore plus loin.
Casser les statuts des personnels, les précariser, c’est affaiblir les droits de l’ensemble du monde du travail, c’est aussi ouvrir la voie aux suppressions de postes, faire céder un barrage aux privatisations, à la démolition des services publics et gratuits aux usagers.
Ce que les agents publics, comme les cheminots, portent dans leurs luttes, c’est une conception de la société où le profit privé s’efface devant l’intérêt général, où chaque avancée conquise par les uns est profitable aux autres, une société dont le moteur n’est pas le libéralisme destructeur et la concurrence de tous contre tous, mais le progrès social et écologique,la coopération, la solidarité, la démocratie.

Nous sommes tous concernés.

Ensemble, personnels, usagers, citoyens, nous porterons mardi 22 mai l’exigence d’un service public de qualité pour toutes et tous.

Quimper, le 18 mai 2018

 

Pas de cordée solidaire à l’Elysée et Matignon pour les retraites paysannes / Gérard Le Puill, l'Humanité, 17 mai 2018

le 06 June 2018

Pas de cordée solidaire à l’Elysée et Matignon pour les retraites paysannes / Gérard Le Puill, l'Humanité, 17 mai 2018

Pour la seconde fois en deux mois, au Sénat comme à l’Assemblée nationale, le gouvernement dirigé par Edouard Philippe a utilisé un artifice de procédure pour s’opposer au relèvement des retraites paysannes à hauteur de 85% du SMIC contenu dans une proposition de loi des parlementaires communistes. Pourtant, hier au Sénat, une majorité de parlementaires était disposée à voter le texte tout comme le 7 mars dernier à l’Assemblée nationale.

André Chassaigne avait, vers la fin de la précédente législature, fait adopter par l’Assemblée nationale unanime un texte de loi visant à porter la retraite minimum des paysans à 85% du SMIC alors que la pension moyenne tourne autour de 750€ par mois. Le texte n’ayant pu être adopté par le Sénat avant la fin du quinquennat de François Hollande, il a fallu que le groupe parlementaire présidé par André Chassaigne utilise la procédure dite de « niche  parlementaire » pour le faire revenir devant les députés le 7 mars 2018. Alors qu’une majorité de députés comptait voter ce texte en dépit du renouvellement intervenu en juin 2017, le gouvernement usa de la procédure du vote bloqué pour l’empêcher de passer.

Dans un communiqué publié le 14 mai, le député communiste du Puy-de-Dôme dénonçait le risque de voir remise en place la procédure quelque peu malhonnête du gouvernement en ces termes : «  Ce mercredi 16 mai au Sénat, après une première tentative avortée du coup de force le 7 mars dernier pour imposer le rejet de la proposition de loi des parlementaires communistes visant à assurer la revalorisation des retraites agricoles, le gouvernement  s’apprête à revenir à la charge avec la même procédure du vote bloqué ».

Pour des raisons financières, le gouvernement dit vouloir attendre sa prochaine réforme des systèmes de retraite prévue en 2020 pour refuser toute revalorisation des retraites paysannes. D’où ce commentaire d’André Chassaigne : « Alors que la France vient de se voir une nouvelle fois reconnaître le titre de « championne du monde du reversement des dividendes aux actionnaires» par l’ONG Oxfam, et que les « premiers de cordée français sont les champions toutes catégories de la spéculation financière », il ne serait donc pas possible de prélever le minimum indispensable à la vie digne de nos retraités de l’agriculture», dénonce André Chassaigne.

Une retraite paysanne à 750€ par mois en moyenne

La retraite mensuelle moyenne d’un paysan tourne autour de 750€ par mois en France. Mais celle des femmes qui eurent longtemps le statut de « ménagère » et celle des hommes qui furent longtemps « aide familial majeur » sont beaucoup plus faibles. Dans un communiqué en date du 15 mai, veille du débat au Sénat, la FNSEA écrivait dans un communiqué : « Les retraités agricoles sont parmi ceux qui touchent les pensions les plus faibles de notre pays. L’objectif de revalorisation des retraites à 85% du SMIC est donc une urgence pour l’ensemble des retraités actuels et à venir de la métropole et d’Outre-mer ».

Hier, une délégation composée de militants actifs et retraités du MODEF, un autre syndicat paysan, est venue porter des pétitions demandant aux sénateurs de voter cette proposition de loi. Elle a été reçue par Cécile Cukierman  sénatrice de la Loire et Dominique Watrin, sénateur du Pas-de-Calais, tous deux au groupe Communiste, républicain, citoyen et écologiste (CRCE) que préside Eliane Assassi. Cécile Cukierman leur a expliqué qu’une très large majorité sénatoriale était disposée à voter ce texte que son groupe a présenté dans le cadre d’une « niche parlementaire , mais que le gouvernement allait probablement user de la procédure du vote bloqué pour l’empêcher de passer après y avoir introduit un amendement modifiant le contenu du texte.

Voici donc comment les choses se sont passées selon du groupe CRCE. Cécile Cukierman a défendu le projet de loi au nom de son groupe et obtenu le soutien des sénateurs socialistes comme ceux de la droite. Mais « en séance publique, le gouvernement a demandé un « vote bloqué» sur l’ensemble d’un texte modifié par son amendement numéro 3 en application de l’article 44 alinéa 3 de la Constitution en vertu duquel « si le gouvernement le demande , l’Assemblée saisie se prononce par un seul vote sur tout ou partie du texte en discussion en ne retenant que les amendements proposés ou acceptés par le gouvernement ».

Et en même temps, on prend aux pauvres pour donner aux riches

Le groupe CRCE rappelle dans son communiqué que « le gouvernement avait déjà eu recours à cette procédure-très rarement utilisée pour une proposition de loi- en mars dernier sur ce même texte ». Face à ce sabotage délibéré du gouvernement le Sénat a décidé de ne pas adopter une proposition de loi vidée de son contenu par 252 vois contre et 22 voix pour, les pour étant les sénateurs inscrits au groupe LREM qui soutient la politique du gouvernement.

Concernant la délégation du MODEF, une partie a protesté publiquement devant le Sénat contre le coup de force du gouvernement tandis qu’une autre partie est entrée dans l’hémicycle pour suivre de près ce débat qui n’a pu déboucher sur une loi du fait de la procédure de sabotage choisie par le gouvernement. Voilà qui mérite d’être connu dans nos campagnes quelques mois après la baisse des pensions imposée à l’immense majorité des retraités  par ce gouvernement via la hausse du prélèvement de 1,7% de la CSG sur les pensions brutes. Avec cette hausse on leur fait financer l’UNEDIC alors que les retraités ne sont plus indemnisables au titre du chômage!

 

 

Quimper. Finances publiques. La semaine noire

le 06 June 2018

Quimper. Finances publiques. La semaine noire

 

Après Brest lundi, l'intersyndicale CGT, CFDT, Solidaires et Force ouvrière de la direction départementale des finances publiques a manifesté, mardi matin, à Quimper, devant le bâtiment des impôts, cité administrative de Ty-Nay, dans le cadre de la « Semaine noire ». Cette action, faisant suite à la grève du 3 mai, se poursuivra jeudi, à Châteaulin, et vendredi, à Morlaix. En cette période de déclaration des revenus, les syndicats sont allés à la rencontre des contribuables pour contester les nouvelles suppressions de postes annoncées, entre 18.000 et 20.000 dans les quatre années à venir, dont 250 dans le Finistère, la poursuite de fermetures des trésoreries de proximité comme Lanmeur ou Rosporden et la politique du « tout internet et dématérialisé ». « Nous ne sommes pas contre le progrès mais contre le tout numérique », a précisé l'intersyndicale. « D'ici 2022, il n'y aura plus qu'une trésorerie par EPCI (Établissement public de coopération intercommunale). Les grands centres urbains perdent eux des compétences comme à Quimper avec la disparition du pôle de contrôle et d'expertise ». Les syndicats s'élèvent aussi contre l'externalisation des missions, « La Poste va apporter une aide technique à la télédéclaration des revenus facturée 38 €, c'est une iniquité totale ». Les finances publiques seront dans la rue le 22 mai pour la journée nationale de la fonction publique.

Châteaulin. Finances publiques. Semaine noire face aux suppressions d'emploi et amputations du service public

le 06 June 2018

Châteaulin. Finances publiques. Semaine noire face aux suppressions d'emploi et amputations du service public

 

Dimitri L'Hours / Le Télégramme / 18 mai 2018

« Halte à la suppression des postes et à la fermeture des trésoreries ! ». C'est le message qu'a voulu faire passer aux contribuables, jeudi matin, une intersyndicale de la Direction départementale des Finances publiques, au centre de Kerjean.

De nombreuses suppressions de postes depuis dix ans, des fermetures de trésors publics ou encore le prélèvement de l'impôt à la source : les motifs de grogne étaient nombreux, hier matin, au sein de l'intersyndicale FO-CGT-CFDT-Solidaires de la Direction départementale des Finances publiques. Engagée dans une « Semaine noire » les menant, depuis lundi jusqu'à ce vendredi, de Brest à Morlaix en passant par Châteaulin et Quimper, l'intersyndicale a manifesté et distribué des tracts aux usagers devant le centre des impôts de Kerjean.

« Dans le privé, on parlerait de plan social »

« 40.000 emplois ont été supprimés depuis dix ans dans les Finances publiques, cela représente 25 % des effectifs liquidés ! Dans le Finistère, où les finances publiques représentent 1.100 emplois, on en a perdu 250 sur la même période », peste Érick Guerry, représentant de Force Ouvrière. « Dans une entreprise privée, on appellerait ça un plan social », embraye Stéphane Douet. Conséquence : « Les collègues, pas assez nombreux, n'arrivent plus à effectuer leurs différentes missions dans de bonnes conditions ».

« Le prélèvement à la source va compliquer les choses »

D'autant que, selon eux, le passage au numérique pour les déclarations de revenus, obligatoire dès l'an prochain, entraîne des effets pervers. « Il y a bien plus de contentieux qu'auparavant », estime Stéphane Douet.

« Nous ne sommes pas anti-numérique mais nous voulons que cela reste une option. Il y aura certes une assistance pour aider ceux qui en ont besoin. Mais y'aura-t-il des fonctionnaires pour les aider ? », feint d'interroger Ludovic Morin (CGT). À en croire les syndicalistes, ces baisses d'effectif vont encore s'accentuer dans les années à venir. « Les technocrates veulent dissuader les gens de venir dans les centres de Finances publiques », raille Érick Guerry. « Le gouvernement a déjà commencé à faire appel à des sociétés privées pour conseiller les contribuables sur le prélèvement à la source ! », affirme Jacques Le Pichon (CFDT), opposé, comme ses homologues, à ce mode d'imposition. « Cela va entraîner de grosses complications alors que la mensualisation fonctionne très bien ».

« Remise en question de notre travail »

L'intersyndicale, qui constate « une contractualisation à outrance de la fonction publique », table ainsi sur pas moins de 20.000 suppressions d'emploi d'ici 2022, ainsi que sur de nouvelles fermetures de trésoreries (Lanmeur, Rosporden, Daoulas, Lannilis...). « Sans parler des restructurations internes, de la fin des plans cadastraux ou encore du droit à l'erreur pour les entreprises, une vraie remise en question de notre travail. Socialement, nous allons le payer ». Le message, assez alarmiste, fait mouche auprès des usagers. « Nous avons reçu beaucoup de marques de soutien depuis le début de la semaine », remarque Jacques Le Pichon. Cette intersyndicale participera à un mouvement national le 22 mai.

 

Brest. Impôts. « Non au tout numérique oui aux agents aux guichets Le Télégramme / 16 mai 2018

le 06 June 2018

Brest. Impôts. « Non au tout numérique oui aux agents aux guichets Le Télégramme / 16 mai 2018

 

Face aux menaces de restructuration, c'est une « semaine noire » que promet l'intersyndicale de la direction des Finances publiques, dans le département. Le coup d'envoi en était donné lundi matin, au centre de la rue Duquesne.

Le tout dématérialisé n'est manifestement pas encore d'actualité, en ce qui concerne les impôts. Lundi, à 8 h 30, des dizaines de contribuables attendaient en effet l'ouverture des portes du centre des Finances publiques, rue Duquesne. À quelques jours de la date butoir pour déclarer, sur papier, ses revenus 2017, le flux de visiteurs ne s'est guère tari de la journée. Un constat en forme de preuve par l'exemple, pour l'intersyndicale CGT, FO, Solidaires et CFDT, qui combat depuis des semaines les réductions d'emploi et restructurations que subit la direction générale des Finances publiques. « On représente seulement 5 % de la fonction publique d'État, et pourtant, ces seize dernières années, on a perdu 38.000 postes, soit plus de 95 % des suppressions d'emplois de cette même fonction publique, au motif que l'État veut du tout Internet. Mais il faut des agents au service du public ! ». Un message qu'une partie des agents, en grève à Brest ce lundi, ont décidé de porter directement aux usagers, comme ce sera également fait à Châteaulin, Quimper ou Morlaix cette semaine. Le Finistère, après avoir perdu 350 agents ces dix dernières années, pourrait en effet voir 250 postes supprimés à l'horizon 2022.

Nouvelles fermetures redoutées en 2019

Dans ce décor, le site brestois n'est pas le plus mal loti, loin de là. Fort de quelque 150 agents, c'est même le deuxième plus important de Bretagne en nombre de visiteurs, estimés entre 800 à 1.000, quotidiennement, en cette dernière ligne droite des déclarations de revenus. « Et pourtant, le centre est fermé deux demi-journées chaque semaine, et des fiscalistes se transforment en assistants utilisateurs, car il manque du personnel pour accueillir correctement le public », décrit Éric Guerry (FO). Mais les inquiétudes des agents ne se limitent pas à ce seul pôle. « Le centre de Guipavas a fermé le 1e r janvier. On évoque les fermetures des trésoreries de Daoulas, Rosporden et Lannilis en 2019, celle de Lanmeur dans deux ans. Ce sont les populations rurales et les plus fragiles qui vont encore trinquer », anticipe Stéphane Douet (Solidaires). Selon l'intersyndicale, le prélèvement à la source ne réglera rien à ces difficultés, « car il y aura toujours une déclaration à faire ». Les syndicats réclament donc la fin des suppressions d'emplois et des fermetures de trésorerie, pour le maintien de « moyens nécessaires à un vrai service public de proximité ».

 

Quimper. Les cheminots rassemblés devant la chambre de commerce et d’industrie/ Ouest-France / 15 mai

le 06 June 2018

Quimper. Les cheminots rassemblés devant la chambre de commerce et d’industrie/ Ouest-France / 15 mai

 

La grève chez les cheminots se poursuit, à Quimper. Ce lundi 14 mai, ils ont brandi leurs drapeaux devant la chambre de commerce et d’industrie de Cornouaille.

Pour cette journée nationale "sans trains et sans cheminots", ceux de Quimper appuient sur le bouton local : la CGT et Sud Rail ont rassemblé une centaine de manifestants de Quimper et de Lorient devant la chambre de commerce et d’industrie de Cornouaille, zone de Kéradennec à Quimper (Finistère). Une façon d’interpeller l’institution qui se positionnait, il y a quelques mois, pour un TGV reliant la pointe finistérienne à Paris en trois heures.

« Pour le développement économique et touristique du Finistère, la CCI doit s’appuyer sur un service public efficace », martèle Gabriel André, secrétaire de la CGT Cheminots de Quimper. Ce matin-là, l’appel à la « convergence » a été moyennement efficace : malgré leurs sollicitations, les cheminots n’ont pas été reçus par les responsables de la CCI.

« C’est un peu dommage, dit Gabriel André. Mais ce n’est que partie remise. »

Les cheminots ont voté pour la reconduction du mouvement. La prochaine période de grève est prévue les 18-19 mai prochains.