Tout a commencé le 24 mars 2011 lors du conseil européen. A l'origine, ce dernier devait porter sur les questions d'énergie et d'innovation. Vraisemblablement, ce n'était pas du goût d'Angela Merkel et de Nicolas Sarkozy. En effet, le couple franco-allemand a profité de ce sommet pour soumettre son projet de pacte de compétitivité.
Nous sommes dans un contexte de crise financière majeure. La crise politique au Portugal affole les dirigeants européens. Ils craignent une nouvelle déstabilisation économique de la zone euro. Dans ce cadre, le pacte pour l'euro est jugé « crédible » et « cohérent ». Il a d'ailleurs mis d'accord les dirigeants de la zone euro. Il vise officiellement à une plus grande convergence des politiques nationales en matière fiscale et budgétaire face aux marchés financiers. Les pays membres « volontaires » sont ainsi sommés de réformer leur économie pour plus compétitivité.
En réalité, ce projet est porteur de mesures d'austérités drastiques et profondément antisociales. Dans les domaines de compétitivité, d'emploi, de retraite ou encore discipline budgétaire la rigueur se retrouve sur le dos des contribuables.
Il s'agit dans ce dossier de faire un état des lieux sur la situation et d'ouvrir des pistes de réflexion, des alternatives, pour la construction d'une autre Europe.
le 1 Octobre 2012
Monsieur le Député,
Dans les premiers jours de ce mois d'octobre, vous allez être appelé à vous prononcer sur la ratification du traité pour la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG).
Le candidat François Hollande avait promis de conditionner la ratification de ce traité à une renégociation aboutissant à de sérieuses modifications. Il a donc été élu sur la base de cette promesse, comme tous les députés de sa majorité.
Or, le traité soumis à votre vote est à la virgule près celui concocté par Merkel et Sarkozy. Qu'il ait été accompagné d'un pacte de croissance non pérenne et non contraignant ne change rien à l'affaire. Son objectif est clair : une institution non élue, la commission européenne va contrôler à priori le budget des états pour instaurer un régime d'austérité durable et de décentralisation des lieux de décisions, avec comme conséquences catastrophiques l'aggravation du chômage, de la pauvreté qui poussera la zone euro dans la récession et qui sèmera le désarroi parmi les citoyens et qui étranglera les collectivités locales.
Il est évident que, dans une démocratie, un tel choix ne peut se faire sans l'accord du peuple. Les peuples d' Europe attendent de la France parce qu'il y a eu un changement de majorité, qu'elle cesse de promouvoir cette politique qui mène le continent dans le mur. La seule façon d'enclencher ce mouvement, c'est qu'une majorité vote clairement non à ce traité et qu'elle initie une réflexion pour avancer vers une toute autre conception de la démocratie et de l'Europe.
C'est ce vote de résistance et d'avenir que les Communistes du Seignanx dans le Front de Gauche vous demande d'exprimer.
Veillez agréer, Monsieur le Député l'Expression de mes sentiments distingués.
Le secrétaire de la section PCF du Seignanx
Henri Destouesse
le 20 août 2011
Le jeudi 28 avril dernier, la section du Seignanx a eu l’honneur de recevoir des hôtes européens de tout premier plan. Une centaine de personnes étaient venues écouter et interroger Barbara Höll, députée de Die Linke au Bundestag, Mickel Arana, coordinateur général d’Ezker Batua Berdeak, Arantza Gonzalez, de la direction d’Ezker Batua. Cette rencontre avait pour but de dénoncer le "Pacte pour l'Euro" préparé de concert par Sarkozy et Merkel. Peu médiatisé, il ne prévoit rien de moins que la baisse des salaires, dans le secteur public comme dans le privé, la remise en cause des conventions collectives, le démantèlement des services publics (Sécurité Sociale, hôpitaux, Education...), le recul des départs en retraite (67 ans), la hausse de la TVA, la baisse des droits sociaux... Les divers échanges ont mis en exergue le fait que, dans chacun de nos trois pays, les peuples étaient confronté aux mêmes difficultés et reculs politiques, ainsi qu’aux mêmes faux arguments des libéraux pour les justifier. En Allemagne, Angela Merkel tient des positionnements politiques de plus en plus difficilement justifiables. Le peuple l’a forcé à faire machine arrière sur le nucléaire. Néanmoins, d’un point de vue économique, elle s’acharne à déréguler le marché de l’emploi et à détruire de nombreux acquis sociaux, comme avait commencé à le faire Schröder avant elle. C’est ce qu’elle appelle «la flexibilité» du marché du travail. Si elle passe autant d’énergie à casser l’état providence grecque, et à l’enfoncer d’une manière dogmatique dans sa spirale vers le fond au lieu de l’en sortir, c’est parce que remettre en cause ses positions reviendrait à faire tanguer l’idéologie qu’elle applique en Allemagne. La députée s’est longtemps arrêté sur le fait que, certes, l’Allemagne était l’un de pays qui exportait le plus au monde, sauf que les allemands étaient loin d’avoir les moyen d’acheter eux-mêmes ce qu’ils produisaient. Die Linke se battent donc notamment pour que l’équivalent des Taxe Professionnelle en Allemagne soit plus élevée, et que les exportations/importations soient taxés, de manière à réduire les jeux de délocalisation, et à donner les moyens de consommer des biens aux peuples qui les produisent. En Espagne, toutes les mesures économiques sont justifiées par le fait qu’il faille s’aligner sur l’Allemagne. Nos deux hôtes espagnols étaient donc très attentifs à ce dont témoignait Barbara Höll. Ce portrait de l’Allemagne était en effet très différent de celui qui leur était habituellement présenté. Dans leur pays, ils sont confrontés d’une manière générale à une défiance de la population vis-à-vis de la politique (c’était avant le mouvement des Indignés). Ils éprouvent donc de grandes difficultés à faire passer leurs critiques et propositions dans la population. D’un point de vue économique, la situation est dramatique, et les mesures prises par les hommes politiques en place, là aussi, ne vont faire qu’empirer la situation pour les personnes fragilisées. La situation des jeunes est notamment très inquiétante. Les deux espagnols ont exprimé leur colère vis-à-vis des sociaux-démocrates européens. Sapatero ou Schröder ne sont que l’illustration d’une tendance plus globale qui fait s’éloigner du peuple les partis politiques qui se disaient de gauche, et qui deviennent plus des machines à gagner des élections que des porteurs de changements positifs. Pour finir sur une note positive, Barbara Höll a donné des exemples de combats qui ont mis très longtemps à aboutir, mais qui une fois mis en place, ont apporté de nombreux changements aussi radicaux que positifs au peuple. Il faut parfois de très long combat pour obtenir une avancée. Mais au lieu de nous décourager, cela doit nous encourager à nous inscrire avec force dans la marche de l’Humanité vers le progrès. La nécessité de se rencontrer plus souvent a été actée.