Section Tarnos - Seignanx

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Loi travail : Valls doit aller "au bout" avec le retrait du projet de loi (Olivier Dartigolles)

le 29 February 2016

Loi travail : Valls doit aller

En annonçant le report de l'examen en conseil des ministres du projet de loi El Khomri, Manuel Valls, à sa manière, vient de contribuer au premier succès de la mobilisation contre le dynamitage du droit du travail. Ce recul gouvernemental est en effet à mettre au crédit de la cyber-mobilisation, des convergences sur le front syndical, des organisations de la jeunesse, de l'évolution du débat à gauche pour une indispensable "clarification". Plus profondément, ce qui est en train de s’installer dans le pays, au cœur la société française, est bien plus qu'une exaspération passagère. A la France défigurée que veulent imposer de force Hollande, Valls et son équipe, le plus grand nombre répond aujourd'hui : ça suffit.

Sur les réseaux sociaux, le hastag "#OnVautMieuxQueCa" fait la chronique implacable de tout ce qui, au quotidien, blesse les corps et les âmes. Le projet de loi Travail est devenu le symbole des attaques visant la dignité humaine, les droits, les conquêtes sociales et démocratiques.

Valls doit aller "au bout" avec le retrait pur et simple du projet de loi El Khomri. On peut l'y aider en portant dès cette semaine la pétition citoyenne au million de signataires, en faisant converger les luttes et les mobilisation et en écrivant tous ensemble le code du travail du nouveau siècle, celui de l'émancipation et de nouveaux droits et pouvoirs pour les salariés, avec les moyens de son application.

Traité transatlantique: la lutte se poursuit!

le 20 February 2016

Traité transatlantique: la lutte se poursuit!

Le 11 mai 2015, à l'initiative des élus communistes et écologistes, le Conseil d'arrondissement déclarait le 14ème «hors TAFTA». Ce voeu relayait une demande formulée par le collectif «Stop-TAFTA» du 14ème, dont la section du PCF est partie prenante, qui avait fait signer une pétition en ce sens. L'objectif était de protester symboliquement contre un projet de traité transatlantique prévoyant notamment que les multinationales puissent, via un tribunal arbitral privé, sanctionner les Etats mais aussi les collectivités qui contreviendraient à cet accord de libre-échange.

Le samedi 20 février 2016 a commencé le 12ème round de négociation du TAFTA. A cette occasion, le collectif national «Stop-TAFTA» a proposé que soient mises à l'honneur les collectivités s'étant déclarées hors-TAFTA. Ce jour-là, les voeux et motions adoptés partout en France, dont celui du 14ème, ont été envoyés au Premier ministre. Ce même jour, des photos, notamment à l'attention de la presse, ont été prises devant la mairie du 14ème en présence des militants du collectif, mais également de Carine Petit, maire du 14ème, et de Nicolas Liébault, adjoint communiste à la maire (voir photo).

Pour celles et ceux qui souhaitent participer à la mobilisation qui se poursuit contre le TAFTA, la prochaine réunion du collectif stop-TAFTA 14ème se tiendra le jeudi 31 mars 2016, à 19h30 à la section du PCF, 32, rue Saint-Yves.

Venez nombreux!

 

Réforme El Khomri une attaque sans précédent contre le droit du travail

le 19 February 2016

Réforme El Khomri une attaque sans précédent contre le droit du travail

Le gouvernement Valls/Hollande a encore frappé. L’avant-projet de loi sur la négociation collective, le travail et l’emploi, contient des attaques sans précédent contre le droit du travail. Le temps de travail, les salaires, les apprentis, les indemnités de licenciement, l’expertise des CHSCT, la représentation syndicale, tout y passe.

L'urgence : se mobiliser pour empêcher le gouvernement de réaliser son projet d’éradication du droit du travail.

Finies les 35 Heures. Le temps de travail est complètement dérégulé .

Si le principe d'une durée légale de 35 heures par semaine reste posé dans le code du travail, l'avant projet de loi va permettre d'y déroger à tout va. Les forfaits jours, qui permettent de lisser le travail des cadres sur 235 jours par an, sans comptabiliser le nombre d'heures effectuées, pourront être étendus aux entreprises de moins de 50 salarié-e-s, sans nécessiter pour cela une négociation avec les intéressés et leurs représentants et la signature d'un accord collectif.

Jusqu'à aujourd'hui les luttes avaient imposé dans le code du travail une durée maximale de 48 heures par semaine. La réforme El Khomri propose la possibilité pour une entreprise de l'étendre à 60 heures par semaine. Il lui suffira pour cela d'obtenir, sous la menace de licenciements, un accord d’entreprise sur ce sujet, ou à défaut un accord de branche. Tant pis pour les millions de chômeurs qui attendent un emploi. Et tant pis pour les femmes, les employées qui seront obligées de rechercher un travail à temps partiel, compte tenu de l'inégalité hommes/femmes dans le partage des taches domestiques et l'éducation des enfants.

Le temps de travail en matière d’apprentissage est également modifié. Les apprentis de moins de 18 ans pourront travailler jusqu'à 10 heures par jour au lieu de 8 heures, et 40 heures par semaine contre 35 actuellement. Le médecin du travail et l'inspecteur du travail ne seront pas consultés mais simplement informés.

Haro sur les syndicats . Leur représentativité est mise en cause.

Le projet revoit complètement le droit de la négociation collective. Le principe d’un accord majoritaire est réaffirmé. Mais le droit pour les organisations syndicales représentant plus de 50 % des salariés de s'opposer à un accord signé par des organisations syndicales minoritaires est supprimé. Il sera désormais possible pour des organisations n'ayant recueilli que 30% des suffrages aux élections professionnelles d’organiser, avec la bénédiction de l'employeur, et chantage à l'emploi, des referendums par internet auprès des salarié-e-s.

Les juges des prud'hommes voient leur autorité contestée

Le montant des indemnités dues par l’employeur en cas de licenciement abusif ne serait plus de leur ressort. Désormais, quelque soit la taille de l'entreprise, si le salarié a moins de deux ans de présence dans l'entreprise, le salarié aura droit à trois mois de salaire. En revanche pour des employés présents dans l'entreprise depuis plus de vingt ans, le maximum des indemnités qui leur seront versées serait de quinze mois. Les grosses entreprises pourront ainsi provisionner dès maintenant les sommes nécessaires pour licencier des salariés dans les mois ou les années à venir, même non justifiés.

Tout le pouvoir est laissé aux patrons.

Le gouvernement reprend les propositions de la droite, lors du vote de la loi Macron,. visant à mettre en place des accords de compétitivité « offensifs ». La loi élargirait le modèle des accords de 'maintien dans l'emploi' qui autorisent les entreprises à accroître le temps de travail et réduire les salaires en cas de problèmes économiques. Et les salarié-e-s qui refuseraient la remise en cause de leur contrat pourront être licencié-e-s pour cause réelle et sérieuse.

Et le modèle ultralibéral de l'économie numérique entre dans le Code du travail.

Les petits boulots hyper-précarisés et mal rémunérés de l'économie numérique ont vocation à le rester. La dépendance de ces tacherons du 21ème siècle à la plate-forme numérique pour leur trouver des clients, et fixer les prix de leurs services n'est pas considérée comme un lien de subordination, mais une relation de gré à gré. En conséquence ils ne peuvent faire appel à un inspecteur du travail et doivent procéder eux-mêmes au recouvrement des cotisations sociales et allocations familiales.

L'heure est à la mobilisation

Les députés du Front de Gauche et les sénateurs du groupe CRC mèneront le combat à l’Assemblée nationale et au Sénat, aux côtés de toutes celles et ceux qui refusent qu’un gouvernement qui se prétend de gauche réalise les rêves du MEDEF et de la droite. Mais seule une mobilisation sociale massive dans notre pays peut empêcher le gouvernement Valls IV de réaliser leur projet d’éradication du droit du travail.

Tous égaux devant l'impôt. Que faire face à l'évasion fiscale?

le 12 February 2016

Tous égaux devant l'impôt. Que faire face à l'évasion fiscale?
Le 32! Café politique du vendredi 12 février 2016 18h30:
Tous égaux devant l'impôt. Que faire face à l'évasion fiscale?
 
Selon la Commission européenne , la fraude et l'évasion fiscales représentent chaque année une perte de recettes de 1000 milliards d'euros pour les États de l'UE. Soit environ 7% du PIB européen.
Où en est aujourd'hui la lutte contre l'évasion fiscale et les paradis fiscaux?
Est-il possible de contrôler la localisation des profits des multinationales?
Quels effets à l'évasion fiscale sur les économies nationales et sur le reste du monde?
 
Pour en parler:
Philippe Légé, Membre du Collectif «Les Économistes Atterrés», Maître de conférences à l'Université de Picardie.
Entrée libre
 

Un numéro spécial de l'Humanité Mardi 16 février 2016: OPÉRATION VÉRITÉ SUR LA CASSE DU CODE DU TRAVAIL

le 12 February 2016

Un numéro spécial de l'Humanité Mardi 16 février 2016: OPÉRATION VÉRITÉ SUR LA CASSE DU CODE DU TRAVAIL
Un numéro spécial de l'Humanité Mardi 16 février 2016
 
OPÉRATION VÉRITÉ SUR LA CASSE DU CODE DU TRAVAIL
 
• Le rapport de la commission Badinter publié intégralement et décrypté point par point.
• Temps de travail, démocratie sociale, contrat de travail ... les menaces que fait peser le projet de réforme du Code du travail.
• Les analyses et points de vue de:
  - Fabrice Angéi, membre du bureau confédéral de la CGT,
  - Emmanuel Dockès, professeur de droit à l'université Paris-Ouest Nanterre ,
  - Gérard Filoche, ex-inspecteur du travail, auteur de Vive l'entreprise ? Le Code du travail en danger.

ARGUMENTAIRE - Révolution numérique un champ d'affrontement entre capital et travail

le 11 February 2016

ARGUMENTAIRE - Révolution numérique un champ d'affrontement entre capital et travail

Le numérique révolutionne toutes les activités humaines. L’éruption des réseaux « pair à pair » à très haut débit, conjuguée avec des puissances de calcul et des capacités de stockage en très forte croissance permanente, marque le prolongement quantitatif et qualitatif de la révolution informationnelle des années 70/80, caractérisée par le « transfert de certaines opérations du cerveau humain vers les machines ». Cette rupture se caractérise, entre autres, par des technologies déjà dans notre quotidien ou en passe de l’être.

Les plates-formes numériques sur internet, c’est-à-dire un algorithme et des centres de stockage de données, permettent l’échange mondial de biens et de services à partir de l’exploitation de grands volumes d’informations. Cela concerne toutes les activités humaines : transports, santé, crédit, immobilier, tourisme, culture, relations amoureuses, enseignement supérieur (MOOC*) savoir avec Wikipédia... Nombre de plates-formes sont des entreprises de courtage mondialisé du travail, comme Uber, Amazon Mechanical Turk, ou FouleFactory, qui accaparent toute la valeur créée, privatisent les communs numériques, détruisent le salariat au profit du contractant « entrepreneur de lui-même » et organisent l’exploitation par des systèmes de notation qui affectent aussi bien le travailleur que le consommateur. Face à ces prédateurs du numérique, la résistance s’organise autour de platesformes coopératives et de la lutte des travailleurs-contractants des plates-formes pour leurs droits.

Le big-data : 98% des informations produites par l’humanité sont aujourd’hui numérisées. Le traitement massif des données du big-data et les modèles analytiques et prédictifs qui en découlent, touchent tous les secteurs : recherche médicale, climatologie, juridique, sécurité, urbanisme, économie, transports, traitement des déchets et des pannes, marketing, politique, finance, énergie, presse, linguistique... Il est basé sur la recherche et l’exploitation des corrélations plutôt que sur les liens de causes à effets. L’automatisation induite par le big-data est fortement destructrice d’emploi, qualifié ou pas, dans tous les domaines. Les données qui sont majoritairement produites « gratuitement » par les usagers du numérique seront l’une des matières premières stratégiques du XXIe siècle.

Les objets connectés, capteurs, drones et robots, alimentent en permanence en données le big-data et sont en train de révolutionner des secteurs comme les transports (véhicules sans conducteur), la manutention (automatisation partielle ou totale), les déchets, le textile (vêtement intelligent), le mobilier urbain, la domotique, l’énergie... En 2020, nous interagirons en permanence avec 30 milliards d’objets connectés. Ils seront eux aussi destructeurs de très nombreux emplois.

La blockchain, protocole de données, « open source », infalsifiable, distribuées et décentralisées, où l’ensemble de l’information est disponible en chaque de nœud du réseau. Concrètement, la technologie blockchain remet en cause le monopole des états sur la monnaie et les moyens de paiement, des banques sur les transactions financières et des notaires sur les transactions immobilières. Le Bitcoin (une des crypto-monnaies d’internet) est basé sur technologie blockchain. La blockchain peut potentiellement remplacer tous les « tiers de confiance » centralisés (banques, notaires, cadastres, état-civil, et beaucoup de fonctions régaliennes de l’état) par son réseau décentralisé de confiance « pair à pair ». C’est une technologie «révolutionnaire» tueuse d’institutions centralisées.

L’humain augmenté, avec toute une série de dispositifs « améliorant » les capacités physiques de notre corps : exosquelettes, prothèses et organes artificiels et « intelligents », lunettes de vision augmentée... Ceci peut être un facteur de formidables améliorations de la qualité de vie de tous mais peut conduire à des dérives transhumanistes et à d’importantes inégalités dans l’accès à ces technologies de corps augmenté, d’où la nécessité d’imposer le modèle de l’open source.

La fabrication numérique, avec l’impression 3D (fabrication additive) et les machines autoréplicatives, est en train de bouleverser les domaines de la production industrielle et du BTP avec les imprimantes géantes permettant de construire des bâtiments en des temps records et avec formes inédites. La 3D permet de distribuer et de décentraliser la production.

Les réseaux sociaux, par leur fonctionnement horizontal et viral, transforment le rapport à l’action organisée et à la politique. Ils sont devenus, pour le pire comme le meilleur, la première source d’information et le principal lieu de débat des moins de 30 ans.

Hausse du chômage : une contre-performance prévisible

le 03 February 2016

Hausse du chômage : une contre-performance prévisible

► La promesse d'inversion de la courbe du chômage est loin d'être tenue. Le gouvernement s'entête dans ses solutions libérales et continue à multiplier les cadeaux aux patrons pour le même résultat : toujours moins pour les salarié-e-s, toujours plus pour les dividendes versés aux actionnaires.

► Pierre Laurent, au nom du PCF, lance une campagne pour l'emploi, le travail et la formation. « Ceux qui nous disent que nous sommes obligés d'entrer dans la guerre économique pour protéger l'emploi nous mentent. Les solutions existent ».

 

Avec les chiffres de décembre publiés par Pôle emploi, on connaît le bilan de l’année 2015. Celui d’une nouvelle hausse du chômage. Les mesures annoncées  par le gouvernement ne sont pas de nature à résoudre les causes conjoncturelles et structurelles du sous-emploi.

 

Bilan 2015

Pour s’en tenir à la catégorie A, en un an, ce sont 90.000 chômeurs de plus, soit +2,6%. Si l’on étend le bilan en intégrant les catégories B et C, (ceux qui ont connu une  faible activité le mois précédent), il est plus négatif encore. La hausse atteint nationalement 5% sur un an. Soit 5,476 millions de personnes en métropole, dont 3,591 millions pour la seule catégorie A. Phénomène plus préoccupant encore, sur ces 5,476 millions de personnes, 2,470 millions sont au chômage depuis plus d'un an. Ce chômage de longue durée ne cesse de progresser.

 

Quels remèdes ?

Ȧ court terme, le gouvernement ne cesse d’invoquer « la croissance ». Les zones d’ombre qui pèsent sur la reprise ne permettent guère d’espérer une franche amélioration. D’autant que peu de mesures sont prises pour dynamiser la consommation et l’investissement. Quant aux « baisses de charges »  pour les entreprises, elles sont principalement captées en « effet d’aubaine » pour relever le taux de marge bénéficiaire. Restent les décisions à effets statistiques (mise en formation de 500.000 demandeurs d’emploi et accentuation des emplois aidés), elles auront certainement un impact sur « la courbe du chômage », mais sans traduire un essor durable de l’emploi. Lutter contre le chômage demanderait de rompre avec l’austérité et d’engager une autre utilisation des ressources monétaires et budgétaires. Cela reste à conquérir, dans les choix des entreprises comme dans ceux de l’État.

Le besoin de rupture est encore plus grand si l'on veut s’attaquer au chômage structurel. Les recettes capitalistes sont connues : dans leurs paroxysmes, le million de « contrat zéro heure » en Grande-Bretagne et l’ubérisation du travail en « entrepreneurs indépendants » dépourvus de protection sociale, sont exemplaires. Ce sont des « ruptures » avec le « compromis social » qui a marqué sur une longue période la seconde moitié du 20e siècle.

Mobilisons-nous

Toutes les forces sociales progressistes qui ne veulent pas de cet avenir de régression de civilisation doivent se battre, d’autant plus qu’on ne reviendra pas - (fort heureusement pour la planète et ses habitants) - à des rythmes et des formes de croissance du type de ceux des « Trente glorieuses ». Réduction du temps de travail, révolution énergétique et écologique, réorientation des modes de production et de consommation, essor de la coopération contre les gâchis de la concurrence, démocratie économique et sociale, développement des services publics,… autant de pistes qui doivent être la réponse de fond aux défis du sous-emploi.

 

PIERRE LAURENT : Nous engageons une campagne pour le travail, l'emploi et la formation

 

« Zéro chômeurs/du travail pour tous, plus qu'une campagne sera un axe central pour un nouveau projet de société. Dans tous les domaines, nous devons envisager les choses autrement car la société marche sur la tête. L'une des grandes ambitions, avec la protection de la planète, sera de construire une société sans chômage. (…) Le travail, l'emploi, l'éducation pour tous, doivent être au coeur de notre projet.

 

Ceux qui nous disent que nous sommes obligés d'entrer dans la guerre économique pour protéger l'emploi nous mentent. Nous ne cessons d'abdiquer nos principes devant les exigences des marchés et des multinationales. Et l'emploi recule, mois après mois, année après année. Les paysans sont poussés au désespoir parce qu'on ne rémunère pas le travail paysan à sa juste valeur. La révolution numérique, qui permettrait de réduire le temps de travail, n'est utilisée que pour promouvoir l' « uberisation », c'est à dire la dérèglementation généralisée du travail.Pour nous, cette révolution peut au contraire nous permettre de construire un nouvel âge de la Sécurité sociale qui sécuriserait l'emploi et la formation toute la vie. Évidemment, cela nécessite de mobiliser l'ensemble des richesses disponibles : les immenses sommes détournées par les banques et les marchés financiers doivent revenir à la société . »

 

Réflexion sur la construction européenne actuelle - Jean-Michel Gama - 91

le 01 February 2016

Réflexion sur la construction européenne actuelle - Jean-Michel Gama - 91

Réflexion sur la construction européenne actuelle

1)- L’Europe actuelle … et la démocratie ?
La construction de l’Union Européenne actuelle s’est faite sur la base de l’idéologie dominante :
Le marché dans la « concurrence libre et non faussée » est seul apte à conduire la société vers l’idéal économique, social et environnemental,
Les acteurs – citoyens, entreprises, banques, …- sont réputés égaux et font le meilleur choix en prix et qualité pour chaque besoin,
Tout citoyen est libre d’agir dans les règles du marché pour en tirer le meilleur profit personnel.
Nous constations que les hypothèses de cette idéologie ne sont pas en accord avec la réalité. Sa mise en pratique politique conduit à une société se rapprochant d’une sorte de jungle où les plus malins écrasent les plus honnêtes, où le comportement individualiste est exacerbé.
Nous sommes donc bien loin de la mise en pratique des grands principes de liberté, égalité, fraternité et laïcité inscrits dans la Constitution de la République Française.

Comment les dominants en Europe, c’est-à-dire ces féodalités modernes économiques et financières, sont-ils arrivés à imposer une telle politique aux peuples et, particulièrement au peuple de France ?
Après la 2ème guerre mondiale, avec l’appui des Etats Unis d’Amérique (plan Marshall), ils ont utilisé l’aspiration à une Europe de paix pour construire une Union Européenne conforme à leurs intérêts. Cette construction a créé progressivement des institutions telles que la démocratie (le pouvoir du peuple) ne puisse pas contrarier le pouvoir de l’oligarchie :
Une sorte de gouvernement, la Commission Européenne, constituée de membres cooptés, désignés par les gouvernements des pays européens, tous acquis à l’idéologie dominante. Cet organisme non élu n’a pas de compte à rendre aux peuples. Il promulgue des directives que les gouvernements élus des différents pays doivent appliquer, sous peine de sanction, même si elles sont en contradiction avec le programme sur lequel les citoyens les ont élus.
Une Banque Centrale Européenne, émettrice de la monnaie unique EURO, indépendante de la Commission Européenne et des gouvernements des pays de l’union. Ces derniers ont perdu le droit régalien de « battre monnaie » et donc un moyen  de gouverner l’économie.
Un parlement européen composé de députés élus dans chaque pays en nombre proportionnel à leur population pour donner une façade un peu démocratique. Son rôle est un contrôle assez vague des activités de la Commission et la possibilité d’émettre des vœux.
Cet échafaudage européen a nécessité des modifications de la Constitution de la République Française, à plusieurs reprises. Notamment, lors du référendum de 2005, le projet de constitution européenne a été rejeté par le peuple français (ainsi que par les peuples hollandais et irlandais). Peu de temps après, le traité de Lisbonne, reprenant textuellement le projet de constitution européenne, et les nécessaires modifications de la Constitution Française étaient adoptés par les parlementaires français réunis en Congrès à Versailles, à une majorité écrasante de la droite, du centre, des socialistes et des écologistes. Seuls les parlementaires communistes et apparentés s’y sont opposés.
Ce cas où la démocratie fut piétinée a été suivi d’autres, notamment :
En 2012, le nouveau président de la république française, fraichement élu, renonce sous la pression de l’union européenne, sans combattre, à renégocier le traité européen de Lisbonne comme il l’avait promis dans son programme électoral,
En 2015, après cinq années d’une politique imposée par la Commission Européenne (épaulée par la Banque Centrale Européenne et le Fond Monétaire International) au gouvernement grec (socialiste puis de droite) ayant entrainé une grave récession économique et sociale, le peuple grec élit un nouveau gouvernement avec le mandat de redresser la situation en restant dans l’union européenne. Après six mois de négociations acharnées et un chantage à l’étranglement financier, ce nouveau gouvernement est acculé à accepter les conditions draconiennes qui ne lui laissent guère de possibilité pour sortir son pays de sa mauvaise situation.
Ces dénis de démocratie s’accompagnent d’une politique européenne économique et sociale dommageable pour une grande partie des peuples d’Europe.

2)- L’Europe actuelle … et l’économie ?
« Concurrence libre et non faussée » ou coopération internationale ?

Réflexion sur la « crise », la dégradation de la valeur ajoutée, de l’emploi et de la protection sociale en France, en Europe et en « Occident »

1)- On constate un transfert de l’exploitation des salariés français, voire européens et occidentaux à l’exploitation des salariés des pays « en développement » dont les salaires sont très inférieurs et la protection sociale (maladie, vieillesse, famille, …) très faible voire inexistante.
Dans le cadre de « la concurrence libre et non faussée », principe fondamental de la construction européenne actuelle, les capitalistes (pouvoirs financiers et économiques, actionnaires, …) et les gouvernements à leur solde ont évidemment intérêt à ce transfert pour faire remonter le taux de profit de leurs capitaux. D’où, en Europe, et notamment en France, les délocalisations d’usines et d’autres activités productives. Il en découle une baisse de la valeur ajoutée produite en France induisant une dégradation générale : emplois, salaires, protection sociale, services publics,… et la crise financière aggravée par les mécanismes du crédit. Le projet de traité en cours de négociation entre l’Union Européenne et l’Amérique du Nord, dit PTCI (Partenariat Transatlantique de Commerce et d’Industrie)1, étendant les domaines du libre-échangisme ne pourra qu’aggraver la situation.
En effet, par quel miracle la poursuite de la politique menée actuellement dans l’Union Européenne empêcherait-elle à l’avenir de nouvelles délocalisations d’activités productives et de nouvelles hausses du chômage ?
Cette dégradation des conditions de vie d’une grande partie de notre peuple crée une exaspération grandissante, comme dans plusieurs pays d’Europe. Cette situation est exploitée par des politiciens national-populistes pour détourner la colère du peuple des véritables coupables. Reprenant des méthodes du national-socialisme (Nazi) allemand des années 1930, ils attisent les divisions des salariés en exacerbant les clivages liés au racisme, au communautarisme, à la xénophobie, aux différences religieuses,… Les récentes élections régionales en France ont montré la montée en puissance du phénomène avec le succès du Front National.

2)- On constate également que le rassemblement des forces progressistes, le Front de Gauche, rencontre des difficultés politiques à rendre crédible une alternative sérieuse susceptible de sortir de cette situation.
Les divergences concernant les propositions et la politique à suivre des différentes composantes du Front de gauche, conduisant à une cacophonie par leurs expressions publiques, semblent une des causes de ces difficultés.

3)- Pour rendre populaire une alternative sérieuse et crédible, on pourrait avancer un objectif : remplacer « la concurrence libre et non faussée » aboutissant à un libre-échangisme mondial incontrôlé par une coopération internationale bénéfique à tous.
En effet, pour répondre aux besoins des peuples des pays en développement, il parait normal que des usines et autres activités productives soient installées dans ces pays, en bénéficiant des transferts de technologies en provenance des pays développés et en donnant du travail aux salariés de ces pays en développement.
De même, pour les besoins des peuples des pays développés (France, Europe et « occident » en général), il serait bon que les usines et autres activités productives soient maintenues et développées dans ces pays. Cela contribuerait à maintenir des savoirs et des savoir faire dans ces pays et à éviter de graves traumatismes sociaux (bassins d’emplois sinistrés suite à la fermeture d’entreprises,…). Cela contribuerait à maintenir le niveau de l’emploi, de la protection sociale et des services publics.
Cela aurait aussi le mérite de réduire les dépenses d’énergie pour le transport des conteneurs de marchandises d’un bout à l’autre de la planète.
Une telle proposition se trouve évidemment en contradiction avec la politique conduite actuellement par les gouvernements français, européens et occidentaux, (sans oublier quelques gouvernements de pays en développement) fidèles serviteurs des milieux capitalistes dominants.

La conséquence est qu’elle nécessite une refonte complète du traité régissant l’Union Européenne d’une part, et des règles de l’organisation Mondiale du Commerce d’autre part, …traité et règles édictés par les dominants du capitalisme libéral..
La hauteur du défi montre l’importance de rendre populaire cette proposition, en la concrétisant lors des crises successives rencontrées dans les diverses branches économiques : industries (électromécanique, bâtiment, automobile, …), agriculture, transports (ferroviaire, routier, aérien,…), services (banque, commerce, ingénierie,…) et tous les services publiques (éducation, santé, collectivités locales,…). En montrant bien ces avantages aux plans économique, social et environnemental.

CMB ARKEA : NE PAS SE TROMPER DE COMBAT !

le 24 January 2016

CMB ARKEA :   NE PAS SE TROMPER DE COMBAT !

Communiqué de la Fédération du Parti Communiste Français du Finistère.

 

 

 

La direction du Crédit Mutuel de Bretagne ARKEA en conflit ouvert avec la Confédération Nationale du Crédit Mutuel organise dimanche 24 janvier à Brest une manifestation pour, nous dit on, défendre l'emploi et l'autonomie de la structure.

 

Cette initiative qui doit rassembler des salariés de la banque, des administrateurs sociétaires, des élus et des chefs d'entreprise participe de l'agitation organisée par la direction de l'organisme depuis de longs mois.

 

Le CMB ARKEA est engagé dans un bras de fer avec la Confédération dans lequel les enjeux de pouvoir et la lutte des égos tiennent toute leur place et où les responsabilités sont largement partagées.

L'attitude de la Confédération Nationale de Crédit Mutuel est à l'évidence une des causes de l’affrontement. Dirigée par les mêmes équipes que le CM11-CIC, elle est loin d’être impartiale et le risque de conflits d'intérêts notamment dans les missions de contrôle interne est bien réel. De même la rationalisation des procédures et des systèmes d'information est lourde de menace en terme d'emploi et d'indépendance des structures.

 

Cependant la direction du CMB ARKEA a fait le choix de la rupture.sans même tenter de négocier de nouveaux statuts. A-t-elle réellement mesuré les risques alors que, comme tous les organismes bancaires, le Crédit Mutuel dans son ensemble doit se plier aux critères de « bonne gestion » imposés par la Commission Européenne.

 

Les conséquences de cette rupture ont elles été objectivement évaluées à l'aune des nouveaux critères de gestion : coût de refinancement, ratios risques, ratios prudentiels, appréciation des agences de notation, par exemple. Sans même évoquer la solidarité obligatoire inter-caisse dont le nouveau groupe hors réseau ne pourrait plus bénéficier.

 

Dans ces conditions, qui peut assurer que la stratégie de scission à marche forcée, dissimulée sous les éléments de langage officiel « d'autonomie » n'accroisse les risques pour les salariés et pour l'avenir du groupe ?

Remarquons que, malgré plusieurs décennies de relations tendues, la Confédération Nationale des Caisses de Crédits Mutuel n’a jamais empêché le CMB d’affirmer son identité régionale, ni le groupe d’investir et de s’agrandir.

Le bilan de la direction, qui se veut aujourd’hui chantre de la protection de l’emploi régional, demande à être examiné de près. Déménagements divers et souvent coûteux, externalisations multiples ont pesé lourd en terme d'emplois et seule la grève conduite par l'intersyndicale en juin 2015 a permis d'arrêter l'hémorragie.

Comme à Quimper en novembre 2013, cette journée qui à n'en pas douter est marquée par le mélange des genres est porteuse de confusion et de graves désillusions.

 

Charité bien ordonnée commençant par soit même la direction qui entonne le refrain de « tous dans la même galère » a pris soin de se mettre à l'abri en créant la Société des Cadres Dirigeants distincte des autres salariés du groupe! Bel exemple de solidarité et de confiance mutuelle.

 

Il y a dans l'attitude des dirigeants du CMB un certaine dose d'outrecuidance dès lors qu'ils imaginent gagner sur tous les tableaux et faire cavalier seul,tout en conservant l'image de la marque. Cette politique de gribouille ouvre des horizons bien incertains.

Le CMB ARKEA est un des acteurs majeurs de l'économie bretonne.La bonne santé financière du groupe est le fruit de la qualité du travail, de la compétence et de l'engagement continu des salariés

3ème employeur régional, il s’appuie sur le maillage territorial serré de ses 226 caisses locales et de ses 2935 sociétaires administrateurs, sur son influence dans les cercles dirigeants régionaux publics ou privés.

Son assise locale est puissante et son influence, voire sa présence dans de nombreuses instances consulaires, paritaires ou professionnelles est certainement un gage d'efficacité, parfois hors de tout contrôle démocratique.

 

Son intervention est déterminante dans le financement et le portage de nombreux projets régionaux et il serait incompréhensible de laisser cet outil structurant partir à vau -l'eau .

 

La puissance publique et notamment le ministère de tutelle doivent se saisir intelligemment du dossier.

Les questions posées ne peuvent se régler avec une tournée générale de pâté Hénaff et le port obligatoire du bonnet tricoté par la direction de l'entreprise. Nul n'a à choisir entre les hommes aux salaires mirobolants que sont Jean Pierre Denis ou Michel Lucas.

 

La décision du tribunal de grande instance de Paris annulant de fait l'assemblée générale de la CNCM du 14 octobre,pourrait permettre la reprise du dialogue entre les protagonistes.

 

Il faut que la puissance publique :

 

  • exige et obtienne la reprise des discussions entre les Fédérations, y compris pour la modification des statuts, les nouvelles règle de gouvernance, l'autonomie des Fédérations, l'indépendance et la pérennité des métiers supports

  • exige du CMB ARKEA le retour à sa vocation première de banque mutualiste en redonnant toute leur place aux administrateurs sociétaires

  • appuie la création d'un pôle de financement public sous le contrôle de la Région et de l’État et la création d'un pôle public bancaire national

 

Brest le 22 janvier 2016

 

 

Le pactole du CICE tourne à plein régime mais pour quel usage ? (Olivier Dartigolles)

Par Olivier Dartigolles, le 22 January 2016

Le pactole du CICE tourne à plein régime mais pour quel usage ? (Olivier Dartigolles)

Le ministre des Finances doit présenter aujourd'hui un premier bilan du CICE (Crédit d'impôts pour la compétitivité et l'emploi). Selon les informations données par "Les Échos", ce dispositif au cœur de la politique  pro entreprise de l'exécutif tourne à plein régime. Pour la seule année 2015, un million d'entreprises en ont bénéficié pour un montant total de 17,5 milliards. Le montant cumulé s'élève à plus de 27 milliards. Joli pactole .

Pour quel usage précis ? Quelle utilisation ? "Les données manquent"...C'est flou et les loups se sont donnés rendez-vous à Davos. Mais pourquoi attendre la moindre évaluation du comité suivi du CICE puisque François Hollande vient d'annoncer sa transformation en baisse pérenne des cotisations sociales. Le Medef a applaudi en demandant que les choses aillent vite. Il y a dans cette précipitation l'aveu d'une belle arnaque.

Mais Pierre Gattaz a lui aussi pris une décision, accepté une "contre partie" : Envoyer au pilon les badges "1 million d'emplois" qui n'ont pas été distribués.

N'en déplaise au pouvoir et au patronat, la transparence et l'évaluation sur le CICE doit s'imposer par des initiatives à l'échelle des bassins d'emplois . Combien de CICE a été distribué ? Quelles entreprises en ont bénéficié ? Pour quels usages en terme de création d'emplois, d'investissements utiles. Des études récentes évoquent une augmentation des salaires ? Pour qui ? Nos élus et militants, en lien avec les représentants des salariés, vont demander, dans chaque département, des données précises. Nous allons animer au cours des prochaines semaines  une campagne de révélation sur ce pactole .

Olivier Dartigolles porte parole du PCF