Section Tarnos - Seignanx

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Contre les dépenses publiques. Jupiter y va à la machette !

le 22 août 2018

Contre les dépenses publiques. Jupiter y va à la machette !

Séance d’arbitrage budgétaire cet après-midi à l‘Elysée autour d’Emmanuel Macron. Postes de fonctionnaires, contrats aidés, allocations sociales sont menacés. Syndicats et élus locaux réagissent…

De retour au palais, Jupiter va trancher ! Ce mercredi après-midi, après le conseil des ministres de rentrée, Emmanuel Macron doit présider une réunion à l’Élysée pour décider, avec le Premier ministre Édouard Philippe et les ministres concernés, des derniers arbitrages sur le budget de l’État 2019. Ceux-ci devraient être rendus publics lors d’un séminaire gouvernemental prévu le 31 août. Le projet de loi de finances finalisé sera examiné par le Parlement en octobre.

Le miracle jupitérien n'a pas eu lieu

Le cap est clair : équilibrer les comptes en bon élève respectueux des règles mises en place au niveau européen. Il faut bien ça quand on prétend s’affirmer comme leader de l’Union ! Mais la navigation s’annonce difficile. Pour 2019, le gouvernement français s’est engagé à limiter le déficit public à 2,3% du produit intérieur brut (PIB) et la progression de la dépense publique à 0,4%. Une trajectoire mise au point alors que l’exécutif tablait sur une croissance du PIB de 2% cette année puis de 1,9% en 2019. Des prévisions de toute évidence trop optimistes. La croissance devrait se limiter à 1,7 ou 1,8% cette année, signe que les grandes réformes macroniennes n’ont pas produit le miracle annoncé. Et rien ne laisse supposer un rebond significatif en 2019.

Financer le coût des petits cadeaux aux amis

Or moins de croissance, c’est moins de rentrées fiscales (une grande partie des impôts sont assis sur l’activité économique). Donc plus de déficit. Autre embarras : le gros morceau du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE). Créé en 2012 par François Hollande pour baisser le « coût » du travail -en réalité le prix payé par les entreprises pour acheter le travail indispensable à la création de richesses- le dispositif va coûter à l’État 20 milliards d’euros en 2019. Encore de quoi creuser ! De plus, le CICE sera transformé dès l'année prochaine en baisse pérenne de cotisations sociales. L'État va compenser le manque à gagner pour la Sécurité sociale, et débourser encore 20 milliards d'euros supplémentaires. Le chevauchement des deux formules va donc coûter très cher en 2019 : 40 milliards au total.

Face à un trou, il y a deux solutions. Augmenter les impôts ou sabrer dans les dépenses. La première est idéologiquement délicate pour le libéral Macron, mais aussi politiquement difficile. Le président de la République s’est fait élire en promettant une baisse de la pression fiscale. Pour les riches, la concrétisation ne s’est pas faite attendre, avec entre autres, la quasi suppression de l’ISF (ne demeure qu’un prélèvement sur la fortune immobilière) qui se soldera dès cette année par une perte de recettes de 3,2 milliards d’euros pour l’État et un cadeau équivalant pour les 330.000 ménages les plus aisés. Pour tous, la suppression progressive de la taxe d’habitation est en marche -à terme en 2021, elle privera les communes de 14 milliards de recettes par an. Dès cette année, l’État devrait en compenser 6,5 milliards d’euros. Ce qui va nécessiter la création d’une usine à gaz, mais sans nouvel impôt national ou local- tabou absolu !

Bien sûr, la gratte est toujours possible. Malgré les promesses de baisses, depuis le début du quinquennat, les particuliers ont déjà subi des hausses de taxes sur les carburants, les organismes de logement social une hausse de la TVA sur les travaux… Pour la suite, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire étudie depuis quelques mois les possibilités de remise en cause des taux réduits de TVA (restauration, logement, transports). Mais là, il faut du doigté pour ne pas froisser les entreprises.

Sans pitié pour les fonctionnaires

Pour 2019, une fois de plus, c’est donc à grands coups de machette dans les dépenses que risquent de se faire les arbitrages élyséens. Dans le viseur, la fonction publique. Emmanuel Macron a prévu de supprimer 50.000 postes de fonctionnaires d'État pendant son quinquennat (et 120.000 au total pour les trois fonctions publiques). Après 1.600 suppressions en 2018, 10.000 postes pourraient passer à la trappe en 2019. Autre cible, les contrats aidés (destinés aux collectivités locales et aux associations et financés en partie par l’État). 200.000 seulement avaient été budgétés en 2018 (contre 320.000 signés en 2017). Ce chiffre pourrait tomber à 100.000. Au menu encore, la poursuite de la réforme de l’allocation personnalisée au logement (APL). Elle serait calculée par rapport aux revenus de l’année en cours (et non plus N-2) d’où une économie évaluée à 1 milliard d’euros. Ce système pourrait s’étendre à d’autres allocations (RSA, AAH, prime d’activité).

En période de reprise économique supposée, le gouvernement espère gratter ainsi en douce quelques sous sur le dos des plus précaires. Pour les « premiers de cordée », plus c’est mesquin, meilleur c’est !

La Marseillaise, le 22 août 2018

VENTES SOLIDAIRES

le 22 août 2018

VENTES SOLIDAIRES

Monsanto condamné, c’est une bonne nouvelle pour ceux qui pensent ( comme le PCF) qu’il y a urgence à sortir du modèle agricole actuel reposant sur des intrants chimiques.

Or le gouvernement français, qui s’est empressé de qualifier d’« historique » le jugement américain, n’a pas mis en œuvre la promesse d’Emmanuel Macron d’interdire le glyphosate en 2021. En effet, en mai dernier, la proposition d’interdire le pesticide a été rejetée par la majorité en Marche au Parlement. Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique était absent des débats.

L’Union européenne a de son côté renouvelé l’autorisation du glyphosate pour cinq ans. Et pour la première fois depuis la mise en place d’un budget européen à la fin du cadre 2021-2027, la Politique agricole commune (PAC) ne sera plus la première politique européenne en volume budgétaire.

Cette baisse du budget annoncée est une catastrophe de plus pour le monde agricole et rural. Les paysans des exploitations familiales ont vu leurs revenus et leur nombre baisser drastiquement ces dernières années alors que ce sont eux qui tentent de maintenir des productions de qualité, des circuits courts, sans glyphosate et qui entretiennent le bocage et espace rural.

Il est urgent que la France et l’Europe mettent en place une PAC qui sécurise les paysans avec objectifs principaux la souveraineté et la sécurité alimentaires et qu’elles cessent de tuer les exploitants familiaux en ouvrant les marchés aux traités de libre-échange. 

Il en va de l’aménagement du territoire et de la sauvegarde de la biodiversité, mais également de l’accès à une alimentation saine, variée, de qualité pour toutes et tous.

Notre peuple, celui qui travaille, qui étudie, qui trime pour boucler les fins de mois éprouve de plus en plus de difficultés pour faire face à ses besoins vitaux. Des prix élevés, des salaires trop bas, et c’est le contenu du panier qui diminue. Le pouvoir d’achat ne permet pas de manger correctement. Produire une alimentation saine, accessible à tous pour rompre ainsi la fracture alimentaire, tout en vivant dignement de son travail, engager la transition écologique de l’agriculture et promouvoir un aménagement équilibré des territoires, nous pensons que c’est possible et urgent !

En soutien aux actions du MODEF (Confédération syndicale agricole des exploitants familiaux) qui se bat contre les importations de fruits et légumes traités avec des molécules interdites en France, pour la santé des consommateurs et l’avenir de l’agriculture française, et parce qu’ils font de l’alimentation, de la protection de l’environnement et de la santé publique, mais aussi du développement international équilibré et solidaire un enjeu majeur de leur combat pour une autre société, les communistes organisent cette année encore une vente en direct de fruits et légumes

 

Fraliberthé solidarité 66. Vente de thé et infusions 1336

le 16 août 2018

Fraliberthé solidarité 66. Vente de thé et infusions 1336
Locaux du Travailleur catalan
44, avenue de Prades
Perpignan

Samedi 25 aout de 10h30 à 13h

En solidarité avec la Scop-TI de Gémenos (Bouches-du-Rhône).

Glyphosate. Les enjeux de la condamnation de Monsanto

le 13 août 2018

Glyphosate. Les enjeux de la condamnation de Monsanto

La condamnation du géant agrochimique américain Monsanto par un tribunal de San Francisco aux États-Unis pour ne pas avoir informé de la dangerosité de ce produit, relance le débat en France et en Europe sur son interdiction. Tour d’horizon des enjeux.

C’est un coup de tonnerre qui pourrait accélérer l’interdiction du glyphosate, cet herbicide produit par la firme américaine Monsanto rachetée depuis par l’allemand Bayer : un tribunal américain a condamné, vendredi, le géant de l’agrochimie à payer une amende de 290 millions de dollars à un jardinier.

Les arguments du tribunal

Dewayne Johnson, jardinier américain de 46 ans estimait que les produits de Monsanto, notamment le Roundup qu’il avait abondamment vaporisé pendant des années, avaient entraîné son cancer et que la multinationale avait sciemment caché leur dangerosité. Les jurés ont déterminé que Monsanto avait agi avec « malveillance » et que son herbicide Roundup, ainsi que sa version professionnelle RangerPro, avaient « considérablement » contribué à la maladie de Dewayne Johnson. Pour ses avocats, Monsanto a fait passer ses bénéfices avant la santé publique en bataillant contre des études évoquant des risques de cancer autour du Roundup.

Un espoir pour les victimes ?

L’agriculteur Paul François, figure en France du combat contre Monsanto, a ressenti « beaucoup de joie » pour tout ceux qui se battent à travers le monde. « J’ai pensé à eux en me disant que cette décision allait les aider et leur donner beaucoup d’espoir », déclare le président de l’association "Phyto" victimes et auteur du livre Un paysan contre Monsanto. Le céréalier, lui-même en procès contre Monsanto, dit penser aux victimes des épandages de glyphosate en Argentine « souvent désespérées » « qui n’ont que leur courage pour se battre », aux Burkinabés « avec moins que rien » ou encore à « tous les agriculteurs qui ont développé les mêmes pathologies que ce jardinier américain ». « La décision américaine ne pourra pas faire jurisprudence en France mais les avocats pourront s’en servir dans leur argumentation », car « la décision américaine est argumentée ».

Hypocrisie de la France et de l’Union européenne

Le gouvernement français s’est empressé de qualifier d’« historique » le jugement américain et le ministre de la transition écologique Nicolas Hulot a évoqué le « début d’une guerre » contre les pesticides. Sauf que la promesse d’Emmanuel Macron d’interdire le glyphosate en 2021 n’a pas été mise en œuvre. En mai dernier, la proposition d’interdire le pesticide a été rejeté par la majorité en Marche au Parlement. La raison ? Le gouvernement veut trouver des solutions alternatives avant toute interdiction. Nicolas Hulot était absent des débats. L’Union européenne a pour sa part renouvelé l’autorisation du glyphosate pour cinq ans, fin 2017.

Bayer fait appel

La firme allemande de chimie, Bayer, nouvelle propriétaire de Monsanto, a annoncé qu’elle faisait appel du jugement, affirmant que le glyphosate est « sûr et non condérogène ». L’enjeu est financier : Selon l’agence Reuters, en 2017, les ventes de la division agricole du groupe Monsanto ont augmenté de 11%, essentiellement grâce à la hausse du prix du glyphosate. Quant à Bayer, ses bénéfices en 2017 ont augmenté de 62% (7,34 milliards d’euros) pour un chiffre d’affaires de 35 milliards d’euros.

Françoise Verna (La Marseillaise, le 13 août 2018)

Les réactions

Ian Brossat (PCF). « La bonne nouvelle du jour. Bravo à ce jardinier américain qui a traîné Monsanto devant les tribunaux. Grand temps qu’on mette cette sale boîte définitivement hors d’état de nuire ».

David Cormand (EELV). « La condamnation de Monsanto met en lumière la responsabilité de l’entreprise, mais aussi l’inertie des gouvernements qui n’ont pas protégé leurs populations ni la nature. Interdire le glyphosate, c’est nécessaire ».

Laurent Pinatel (Confédération paysanne). « Ce jugement, c’est une nouvelle fois la preuve que les pesticides sont dangereux pour la santé, des utilisateurs en premier lieu -et donc des paysans et des paysannes-, et puis par ricochet aussi de ceux qui consomment les produits. Le bannir nécessitera des moyens techniques avec la recherche (...) car les pesticides, c’est un outil de compétitivité dans la guerre économique ».

Suzanne Dalle (Greenpeace France). « La justice agit là ou le gouvernement n’est pas présent. Il faut que les citoyens continuent de se mobiliser pour que le glyphosate soit interdit en France et en Europe ».

La Marseillaise, le 13 août 2018

Vieux continent ou vieilles infrastructures ?

le 09 août 2018

Vieux continent ou vieilles infrastructures ?

Trains annulés ou retardés à cause d’une panne géante d’alimentation électrique, ligne de métro qui s’arrête et d’autres qui sont bondées, hôpitaux et urgences médicales en surchauffe, routes mal entretenues ou défoncées, réseaux électrique à la limite de la rupture, réseaux de télécommunications sous-dimensionés, manque de dizaines de milliers de place à l’université, collectivités locales étouffées… Voici où nous mènent des choix qui privilégie l’impitoyable loi de l’argent, déshumanisant nos services et négligeant les investissements. Il en est ainsi dans la plupart des pays européens tant la réduction permanente des crédits utiles et la concurrence libre dégradent équipements et services publics. Tous les experts prédisent que la situation va s’aggraver. La vie de chacune et de chacun en pâtira, mais aussi le fonctionnement de l’économie.

Les services devraient être des artères qui irriguent le pays, relient les êtres humains, les villes, les entreprises, les territoires. Ils devraient revenir des outils de l’égalité sociale. Or, de grandes infrastructures publiques, comme les transports, la santé ou l’énergie, les politiques impulsées consistent à laisser asphyxier les entreprises par l’endettement à de déments taux d’intérêt alimentant des institutions financières, tout en les jetant dans la concurrence mondiale, sans tenir compte des territoires, de l’environnement, des êtres humains.

Au lieu de rechercher avec les intéressés des voies émancipatrices à l’implacable loi de l’argent, les politiques misent en œuvre dans l’Union européenne poussent aux privatisations et désormais à leur sœur jumelle : le partenariat public-privé. C’est une spirale infernale qui nourrissent les ogres de la finance au détriment de l’emploi utile, de la qualité de services et des capacités d’investissement. Là où sont en cours de grands et coûteux projets d’aménagement, concentrés pour l’essentiel en région parisienne, les populations et les salariés, comme leurs élus, devraient être plus associés, qu’il s’agisse des travaux liés au « grand Paris » ou aux jeux Olympiques. Ceux-ci ne doivent pas conduire à fermer ici une gare SNCF, là un hôpital, ailleurs à continuer à tolérer des zones blanches numériques.

Qu’on cesse de répéter que l’argent n’existerait pas pour un autre développement humain, durable. On vient d’apprendre que la semaine dernière la suppression de l’impôt sur la fortune a fait perdre au pays trois milliards d’euros. Que dire des dizaine de milliards placés au frais dans les paradis fiscaux offerts aux grandes entreprises et à leurs actionnaires qui se portent à merveille. Un autre type de financement européen coordonné avec un fond de développement durable en lien avec la Banque centrale européenne est possible. Il aurait pour objectif de relancer les services et investissements publics -santé, habitat, transports, numérique, université, industries nouvelles et mutation agricole, lutte contre les incendies- dans l’ensemble de l’Europe.

Il est temps que l’Union européenne apparaisse comme un ensemble de pays souverains portant de manière coordonnée et coopérative une relances des services publics et d’infrastructures pour le bien-être humain et l’environnement.

Patrick Le Hyaric (L’HD, le 9 août 2018)

1, 4 million d’aides régionales pour le département

le 09 août 2018

1, 4 million d’aides régionales pour le département

La commission permanente du conseil régional d’Occitanie vient de voter 1,43 million d’euros d’aides à une quinzaine de projets départementaux. Parmi eux, la création d’un stade de football à Argelès-sur-Mer soutenue par la Région à hauteur de 550.000 euros. Autres collectivités subventionnées : Banyuls-sur-Mer qui reçoit 200.000 euros pour l’aménagement de son front de mer, Perpignan quelque 100.000 euros pour l’extension d’un foyer de Jeunes travailleurs et la création de 28 logements à l’immeuble « Le Catalogne », Sorède bénéficiera de 23.000 euros pour la mise en acces- sibilité de bâtiments communaux. Et 100.000 euros iront au conseil départemental pour la mise en œuvre du plan de gestion pour le Parc naturel régional de Nyer. Une société privée spécialisée dans le traîtement des déchets, Tubert Environnement, qui a été victime d’un incendie le mois dernier recevra 50.000 euros pour l’acquisition d’un bio-déconditionneur. Dans le secteur agricole, les Côtes d’Agly, à Estagel, reçoivent 70.000 euros suite à l’épisode de gel du printemps 2017. La Chambre d’agriculture et le CIVAM Bio des Pyrénées- Orientales reçoivent 25.000 euros.

L'Indépendant, le 9 août 2018

Saillagouse. La trésorerie de Cerdagne est-elle menacée ?

le 22 juillet 2018

Saillagouse. La trésorerie de Cerdagne est-elle menacée ?

Georges Armengol, maire de Saillagouse. « Si la trésorerie ferme, on ira à la guerre »

La direction générale des finances publiques (DGFIP) des Pyrénées-Orientales avait proposé la suppression de deux trésoreries pour le 1er janvier 2019, trois ayant déjà été supprimées depuis 2012. Douze communes sont concernées par d’éventuelles fermetures dont Saillagouse dès le 1er septembre. Face à cette menace, Georges Armengol, maire de Saillagouse et président de la communauté de communes Pyrénées-Cerdagne, s’est très vite positionné : « On parle de la trésorerie de Saillagouse mais c’est beaucoup plus global que cela. C’est au Ministère à Bercy qu’il y a problème. En 2019, il y aura le prélèvement de l’impôt à la source, cela veut dire que le personnel des trésoreries ne fera plus ce travail. C’est de la perte d’emploi et du transfert de charges sur les collectivités et les entreprises ». Sur la trésorerie de Saillagouse, deux postes n’ont pas été pourvus car personne n’a postulé même si le directeur général a engagé des démarches depuis mars 2018. « Concernant une fermeture, le directeur général de la DGFIP, M. Bonnel, m’a garanti, puisque je suis intervenu, qu’il n’y avait pas eu de demande dans ce sens ».

Une motion de soutien

Mais le maire n’exclut pas un ordre venant de plus haut pour fermer ou fusionner deux trésoreries, celle de Mont-Louis étant la plus proche. « Si les perceptions ne sont pas là, surtout en cas de problème comme on l’a vu sur certaines choses qui ne fonctionnent pas, les montagnards doivent aller à Prades ou Perpignan. Je préférerais que l’on supprime des postes à Bercy et que l’on mette beaucoup plus de personnel dans les zones et montagne ! ». S’il n’y a donc pas de positionnement faisant craindre une fermeture, les élus de la communauté de communes n’en prendront pas moins une motion lors de la prochaine assemblée générale pour rappeler qu’ils demandent le maintien des moyens en Cerdagne et Capcir. Et si d’aucuns pensent que les Maisons de service au public pourraient faire office de succursale des perceptions, « certainement pas ! » s’insurge le maire, « c’est un endroit où l’on peut aller pour une primo-information mais n’est pas habilité à faire des déclarations pour les usagers car le personnel de la perception prête serment au tribunal de la Région ». Les communes qui ont des régies comme certaines stations de ski ont besoin d’un service personnalisé. Si l’on supprime les trésoreries en montagne, l’impact serait gravissime. « Si demain on nous annonce que la trésorerie ferme, on ira à la guerre ! » a conclu Georges Armengol.

Frédérique Berlic (L'Indépendant, le 22 juillet 2018)

Europe. Le Jefta, un nouvel accord commercial passé en douce

le 19 juillet 2018

Europe. Le Jefta, un nouvel accord commercial passé en douce

L’Europe avait promis la transparence pour les nouveaux accords de libre-échange. Mensonge. Celui avec le Japon vient de sortir. Avec la même logique, la même opacité mais présenté comme le lambeau de l’opposition au protectionnisme de Trump.

Le Ceta -accord de libre-échange entre l’Union eu- ropéenne et le Canada- avait provoqué une levée de bouclier. A tel point que la Commission européenne avait tenu des propos lénifiants pour s’engager à davantage de transparence. Mensonge ! Le Jefta est désormais sur les rails. Un accord de libre-échange entre l’UE et le Japon, présenté comme le plus important jamais signé car concernant 30% du PIB mondial et 600 millions de personnes.

Copie conforme du Ceta, il est présenté comme la quintessence de l’opposition à Trump. « Un message puissant contre le protectionniste », clame Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, lors de l’annonce officielle de mardi dernier. « Guider le monde dans cette direction alors que s’est répandu le protectionnisme » renchérit le Premier ministre japonais Shinzo Abe. « Une lumière dans la noirceur croissante de la politique internationale », ose même Donald Tusk, président du Conseil européen. Sans jamais mentionner le nom du président américain, les trois personnalités ont longuement insisté sur leur rôle de porte-drapeau du libre-échange au moment où Donald Trump fait planer la menace d’une guerre commerciale.

Pourtant, ce Jefta est la copie conforme du Ceta. Rédigé dans l’opacité la plus totale depuis 2013, il est même encore moins démocratique puisqu’il se passera du vote des parlements nationaux des différents pays européens pour une application dès 2019. Les auteurs sautent ainsi une étape démocratique qu’ils considèrent comme un obstacle depuis le Ceta. Pourquoi ? Parce que ce serait un accord non-mixte, ne couvrant pas les compétences des États nationaux.

Pour éviter les polémiques, les auteurs ont supprimé du programme les tribunaux d’arbitrage, ces tribunaux privés permettant aux multinationales d’attaquer un État si elles considèrent que sa politique gène ses profits. Victoire ? L’Europe a simplement décidé de créer un tribunal multilatéral qui s’appliquera à tous les accords, donnant un mandat en ce sens à la Commission européenne en mars dernier.

Le contenu de ce Jefta découvert à sa publication consiste globalement à « agriculture contre voiture ». Les produits agricoles européens se voient ouverts le marché japonais avec reconnaissance d’AOC à la clé et suppression de l’équivalent de 1 milliard de droits de douanes. La levée des obstacles faits aux fromages pourrait prendre une quinzaine d’années et le riz, production symbolique pour le Japon, est exclu du dispositif.

En retour, les automobiles ou les pièces détachées japonaises n’auront plus à s’acquitter des 10% de droits de douane pour pénétrer le marché européen. Une embellie concurrentielle en perspective qui n’a pas attendu l’assentiment du sec- teur automobile européen.

Comme le Ceta, le Jefta ne vise qu’à développer le commerce. Même si cela est incompatible avec la lutte contre le réchauffement climatique. Conscient des attentes dans le domaine, un chapitre « développement durable » a été intégré au texte. Le seul à ne pas être contraignant. L’accord de Paris qui tout le monde brandit comme preuve de son engagement sur le sujet n’a même pas été intégré aux clauses essentielles.

Angélique Schaller (La Marseillaise, le 19 juillet 2018)

Repères

14.000. Le nombre d’emplois en Europe « supporté » par chaque milliard d’exportation en direction du Japon.

37% du commerce mondial. Ce que représente les échanges actuels entre l’Union européenne et le Japon.

200 appellations d’origine contrôlée européennes seront reconnues par le Japon suite à l’accord de libre-échange.

10% de droits de douane sur les automobiles en provenance du Japon à leur entrée en UE, supprimés par le traité.

La Marseillaise, le 19 juillet 2018

Et le Ceta, on en est où ?

Lancé en 2010, l’accord de libre-échange entre l’Union Européenne et le Canada n’est toujours pas ratiié. Mais il est entré en vigueur.

Lancé en 2010, le projet d’accord de libre-échange entre l’Europe et le Canada est d’abord développé en catimini. Le secret explose en 2013, découvert par les militants anti-TAFTA -son équivalent avec les États-Unis- qui vient alors d’être lancé.

Si le TAFTA est finalement abandonné par un Donald Trump qui prône le protectionnisme, le CETA va lui jusqu’au bout. Non sans peine car les opposants restent vent debout contre un texte qui a pour seule ambition de développer le commerce, en favorisant le dumping social et au détriment de l’exigence sanitaire ou du res- pect de l’environnement.

A tel point que le sujet s’impose dans la campagne présidentielle française. Seul Macron se dit officiellement pour. Choisissant Nicolas Hulot -qui en a été l’un des principaux opposants- comme ministre, il finit par concéder la nécessité d’un veto climatique. Mais repousse la ratification au maximum, programmée pour l’automne prochain.

Car ce CETA a besoin d’être ratifié par l’ensemble des pays pour être valable. Même s’il a une application provisoire depuis septembre. Aujourd’hui, seuls 11 l’ont fait. Le nouveau vice-premier ministre italien, Luigi di Mayo du mouvement 5 étoiles, vient d’annoncer qu’il ne le ratifierait pas.

Angélique Schaller (La Marseillaise, le 19 juillet 2018)

Ille-sur-Têt, Saint-Paul-de-Fenouillet, Saillagouse. Menace sur les trésoreries rurales

le 18 juillet 2018

Ille-sur-Têt, Saint-Paul-de-Fenouillet, Saillagouse. Menace sur les trésoreries rurales

La série noire semble bien partie pour continuer. Après avoir fustigé les fermetures des trésoreries des Finances publiques de Port-Vendres et du Boulou, qui devraient être effectives au 1er janvier 2019, la CGT tire aujourd’hui la sonnette d’alarme concernant leurs homologues d’Ille-sur-Têt, Saillagouse et Saint-Paul-de-Fenouillet. Les craintes autour de l’avenir de ces succursales rurales des Finances publiques, où les usagers peuvent notamment obtenir de l’aide pour remplir leurs déclarations de revenus, ne sont pas nouvelles. Mais la commission administrative paritaire (CAP) organisée fin juin afin de répartir les effectifs pour la rentrée prochaine a encore attisé les inquiétudes des responsables syndicaux.

Vers la Bérézina ?

« À l’issue de la commission, les trésoreries d’Ille, Saillagouse et Saint-Paul ont un déficit de deux agents chacune », indique le cosecrétaire départemental de la CGT Finances publiques, Emmanuel Pesquet. « Ce sont des trésoreries avec de tout petits effectifs. À Ille, ils ne sont que quatre. Deux agents en moins, c’est la moitié du personnel… À Saint-Paul, c’est encore pire : ils ont un déficit de deux agents alors qu’ils ne sont que trois (sans compter le chef de centre). C’est la Bérézina totale ! »

Autre signal négatif : selon la CGT, la direction départementale des Finances publiques n’aurait pas souhaité demander d’emplois supplémentaires pour l’antenne de Saint-Paul alors qu’elle en avait la possibilité. « Ils vont par contre demander deux postes en plus pour Saillagouse », concède Emmanuel Pesquet. « Mais pourquoi ne pas engager une procédure similaire sur Saint-Paul s’ils ne veulent pas tuer la trésorerie ? Pour nous, c’est incompréhensible… »

De son côté, la direction départementale des Finances publiques assure qu’elle n’a pour l’heure pris aucune décision concernant une éventuelle fermeture de ses succursales d’Ille, Saint-Paul et Saillagouse.

« Des réflexions »

« Par contre, je ne dis pas qu’il n’y a pas eu des réflexions », précise néanmoins l’administrateur adjoint de la direction départementale des Finances publiques, Thierry Janson.

Pour ce qui est des trésoreries de Port-Vendres et du Boulou, les fermetures paraissent bel et bien actées. « On est dans le cadre d’une politique nationale de rationalisation et de réorganisation de nos services », indique Thierry Janson. Une politique à laquelle les syndicats attribuent un certain nombre d’effets pervers. « Lorsqu’un site ferme, les usagers sont obligés d’aller dans d’autres centres, plus éloignés. Mais, il y a aussi la gestion des régies municipales et paramunicipales. Les missions sont faites ailleurs et avec beaucoup moins de monde », déplore Emmanuel Pesquet. Thierry Janson ne partage bien évidemment pas cette analyse. « Ces fermetures se feront sans préjudices pour la gestion des budgets des com- munes concernées. Les agents seront repositionnés ailleurs », assure-t-il. « Par contre, c’est sûr que ça aura un impact pour les usagers qui devront se rendre dans d’autres centres. » Sur ce dernier point, tout le monde est d’accord.

Arnaud Andreu (L'Indépendant, le 18 juillet 2018)

De quoi le néolibéralisme de Macron est-il le nom ? (Dossier)

le 16 juillet 2018

De quoi le néolibéralisme de Macron est-il le nom ? (Dossier)