Section Tarnos - Seignanx

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Manif du 12/11 : "Messieurs, Mesdames les décideurs, vous êtes prévenus : Nous ne lâcherons rien !"

Ce premier rassemblement du samedi 12 novembre 2011 a réuni plus de 200 personnes, dont plus de 160 ont signé la pétition.      Voici le discours d'Henry Destouesse, secrétaire de section du PCF de Tarnos.     Mesdames, Messieurs,   Ces derniers temps, on nous parle beaucoup d’écologie, de respect de l’environnement, de développement durable. On en parle d’autant plus que les causes de la pollution humaine se diversifient, s’enracinent toujours plus dangereusement dans le sol, dans l’air, dans l’eau. Saint-Exupéry disait : « Nous n’héritons pas de la terre de nos parents, nous l’empruntons à nos enfants ». Et pourtant regardez, même le désert nous sert de poubelle, et non contents de cela, certains spéculateurs émettent l’idée d’envoyer sur la Lune les déchets dont on ne sait pas encore quoi faire.   Alors, contre la pollution, que font les Gouvernements ? Des tas de choses ! si si ! Arrêtons d’être mauvaises langues. Tenez, regardez, il y a quelques années, ils s’étaient tous réunis et avaient décidé de créer… un marché du droit à polluer ! Le principe est simple : comme sur tous les marchés, vous pouvez vendre et acheter, sauf que la marchandise, c’est le droit de polluer. N’est-ce pas merveilleux ? C’est un peu comme au Moyen-Age, lorsque les nobles avaient le droit de commettre des pêchers, puisqu’il leur suffisait d’acheter une lettre d’indulgence et ils étaient pardonnés !   Décidément, l’abolition des privilèges reste à conquérir partout !   Si on transformait cet argent ainsi dépensé, soit à la spéculation, soit à augmenter le taux de profit, plus celui qui sert aux grandes entreprises à faire de magnifiques publicités qui nous expliquent qu’elles respectent l’environnement comme personne, si on transformait tout cet argent en équipements et en recherches contre la pollution, je ne vous dis pas comment l’air que nous respirons aurait une odeur différente !   Mais au lieu de cela, c’est nous, citoyens, que l’on culpabilise et à qui on demande de faire des efforts.   Oui, nous sommes pour le fait d’avoir des logements moins gourmands en énergie, évidemment nous voulons des voitures qui utilisent autre chose que du pétrole,  bien sûr nous souhaitons manger des produits pour lesquels aucun pesticide n’a été utilisé, et au quotidien, c’est encore nous qui essayons de changer des quantités de petits gestes qui font que notre planète respire mieux, ou en tous cas, moins mal. Mais comprenez également notre colère, quand c’est à nous que l’on fait des reproches, alors qu’à 100 mètres de notre maison, des usines ne respectent pas les normes environnementales et envoient dans l’air en quelques minutes ce que nous mettons des années à réduire.   D’un autre côté, tant que les usines ne feront que répondre aux exigences des seuls marchés, c’est-à-dire à la doctrine - non pas seulement de la rentabilité - mais du profit pour le profit, envers et contre tout, en n’envisageant que le court-terme, les choix des dirigeants de ces entreprises se porteront forcément sur les réductions de moyens, de personnels, de critères d’enrichissement immédiats, plutôt que sur l’investissement pour la sécurité et la santé des salariés qui travaillent pour eux ou celle des riverains.   Au lieu d’aller dicter au Peuple Grec se qu’il doit faire, en piétinant la démocratie dans un pays qui vivait il y a moins d’un demi-siècle encore en dictature, au lieu de faire campagne pour sa réélection en 2012, Sarkozy, ses ministres et ses amis du Fouquet’s devraient imposer aux entreprises qui ne le font pas de respecter les lois. Lorsque l’on bâtit une maison, on se doit de respecter un certain nombre de règles, à juste titre. Alors  pourquoi certaines entreprises seraient-elles exonérées de ces mêmess contraintes ?   Nous savons qu’un nombre non négligeable d’entreprises respectent les normes, voire vont au-delà de ce qui est exigé par la loi. Nous en avons quelques exemples ici-même, sur le Port de Bayonne... Tenez, quand le laminoir Beltrame est venu s’installer, ses dirigeants ont accepté, à la demande du Maire, de rencontrer la population, de l’écouter, d’emmener avec la municipalité un certains nombre d’élus et de riverains constater en Italie, sur des laminoirs du même groupe, des conséquences et des moyens qu’il était possible de mettre en œuvre pour qu’une telle installation respecte environnement et humains. Suite à cela, le groupe Beltrame s’est donné les moyens de répondre aux exigences des habitants. Au Parti communiste, au sein du Front de Gauche, nous sommes certains que ce Port industriel a de l’avenir. Population et usines doivent pouvoir vivre côte à côte au bénéfice des deux voisins, et en toute intelligence. Le Port pourrait ainsi se tourner sereinement vers un bel avenir. C’est toute l’histoire industrielle de Boucau et Tarnos.   N’en doutons pas, nous avons besoin d’industrie en France. De beaucoup plus d’industries. Nous avons besoin de créer nos propres richesses. Nous ne pouvons envisager l’avenir sérieusement en ne nous appuyant que sur les seuls services. De plus, quand vous voyez le comportement de certaines usines et entreprises sur le territoire français, imaginez celui qu’elles ont dans des pays plus démunis, « à bas coûts » comme ils disent, face à ces questions. Or, la pollution ne s’arrête pas aux frontières.   L’industrie dont nous avons besoin est celle qui favorise la production et la transformation locale. Prenons l’exemple du bois. Comment se fait-il que nous exportions du bois pour ensuite importer de meubles fait à partir de ce même bois. A force de tout délocaliser, c’est tout un savoir-faire que l’on perd, ainsi, forcément, que des emplois par cascade !   A une époque où on nous répète et l’on nous répète que la France n’a plus de quoi payer les retraites, que les soit-disant « charges » sociales sont trop élevées, que la pauvreté et le mal-être augmentent, notamment chez les jeunes, et bien nous nous disons : un emploi, c’est une dépense en moins pour l’Etat, c’est un salaire qui se transforme en consommation ou en investissement, ce sont des cotisations pour la retraite et la sécu, et c’est des citoyens plus épanouis.   Si l’Etat a de l’argent à économiser, voici donc quelques pistes : investir et aider les entreprises qui pourront créer de l’emploi à partir de cet argent public, dans les petites et moyennes entreprises qui ont de réelles difficultés pour accéder au crédit et aux aides, et surtout, surtout, arrêter de donner de l’argent public aux groupes qui versent des dividendes à des actionnaires ou qui se contrefichent des normes environnementales et sanitaires. D’ailleurs, le groupe du Front de Gauche a été le seul au Conseil Général d’Aquitaine à voter contre des subventions à Ford. Ce groupe a également obtenu à force de pugnacité, et nous en sommes fiers, que le Conseil Régional se dote d’un cadre sur les aides versées aux entreprises.   Puisque nous parlons contrôle, voici un mot auquel il devient urgent de redonner tout son sens. L’Etat veut contrôler les chômeurs, les handicapés, les veufs, les malades. Mais ne serait-il pas plus urgent et responsable de développer son réseau d’inspecteur des installations classées ? Vous savez, ce sont ces fonctionnaires qui travaillent dans les DREAL, les anciennes DRIRE, et qui vérifient le respect par les entreprises des lois auxquelles elles sont soumises. En cas d’incident, ce sont eux qui font le lien entre la population, les élus et l’entreprise. Et bien devinez quoi ? Sur notre port, il n’y a qu’un seul poste attribué à cette fonction, et le poste est… vacant ! Oui, cela signifie qu’à l’heure où je vous parle, il n’y a personne.   Bref, au vue de tous ces éléments plus révoltant les uns que les autres, quand le Gouvernement propose de supprimer un fonctionnaire sur deux, nous lui répondons qu’il vaudrait mieux supprimer un actionnaire sur un ! Voilà qui en ferait, d’énormes économies ! On en aurait, alors, des choses à faire avec tout cet argent !   Et puis un jour, que nous voulons le plus proche possible, il faudra bien se poser la question du changement de système politique, idéologique et économique dans lequel nous vivons. Non, le capitalisme n’a pas d’avenir ! Mais nous si ! Alors prenons notre avenir en mains et bousculons tout cela ! Vous verrez que nous n’aurons pas grand chose à y perdre, au contraire !  Vous l’aurez compris, nous sommes persuadés que l’Etat comme les entreprises – je parle bien sûr de celles qui causent les nuisances qui nous ont réunis ici – ont largement les moyens de faire cesser ces nuisances qui nous incommodent tant, et peuvent également se les donner pour contrôler et nous informer sur ces nuisances. Nous exigeons mesures et réponses, et en le faisant, nous ne faisons que rappeler nos droits.   Nos élus communistes, parmi lesquels les maires de Boucau et de Tarnos, ont écrit au Préfet qui n’a même pas pris la peine de répondre, à aucun de leurs courriers. Partout où ils le peuvent, avec d’autres, ils demandent à obtenir des réponses, à ce que les processus de sécurisation et de mises aux normes soient accélérés, mais en vain. Certes, le maire de Tarnos, Jean-Marc Lespade, vient d’obtenir une victoire significative en réussissant à faire annuler l’arrêté du Préfet qui autorisait, contre la volonté municipale, l’usine LBC de s’agrandir.  Mais puisque l’Etat refuse d’écouter nos représentants, à nous désormais de démontrer que nous, la population, les salariés, nous sommes derrière eux.   Alors, à tous ceux, citoyens, salariés, associations, partis politiques, qui sont d’accord pour exiger avec nous : •   Plus de transparence et d’informations •   La création d’un poste de secours sur la rive droite de l’Adour •   La création d’une Commission Locale d’Information et de Surveillance •   La création d’un CHSCT de site •   La réalisation de travaux de rénovation et de sécurisation du Port •   La sécurisation maximum et le contrôle de tous les sites et de l’acheminement de matières dangereuses •   le développement du frêt pour acheminer les marchandises au port, ce qui implique la défense des wagons-isolés et l’investissement dans l’entretien des réseaux  contre la logique du « tout-camion »    Bref, à tous ceux qui veulent lutter avec nous pour dire « Oui au développement économique et industriel encadré, mais pas à n’importe quelles conditions ni à n’importe quel prix! », vous êtes les bienvenus ! Nous aurons besoin de tout le monde et d’unité pour faire avancer nos revendications. Laissez-nous vos coordonnées sur la tables pour que nous puissions nous tenir informés les uns les autres des avancées que nous obtiendrons, pour faire circuler la pétition que nous lançons ce jour, et également, pour pouvoir nous donner rendez-vous pour de prochaines manifestations ou actions ! Tous ceux qui ont des idées peuvent les envoyer à l’adresse mail du pcf de Tarnos ou de Boucau, que vous trouverez facilement sur son site internet.    Car oui, ce rassemblement était un premier rendez-vous ! Nous nous lançons aujourd’hui dans une série de manifestations, et nous les poursuivrons jusqu’à obtention de nos revendications.   Messieurs, Mesdames les décideurs, vous êtes prévenus : Nous ne lâcherons rien.  

 

Pétition : Odeurs, poussières, dangerosité : Ras-le-bol ! Nous exigeons des réponses !

 

Oui au développement économique et industriel encadré, mais pas à n'importe quelles conditions ni à n'importe quel prix sur le Port de Bayonne !    Nous exigeons : - Plus de transparence et d’informations - La création d’un poste de secours sur la rive droite de l’Adour - La création d’une Commission Locale d’Information et de Surveillance - La création d’un CHSCT de site - La réalisation de travaux de rénovation et de sécurisation du Port - La sécurisation maximum et le contrôle de tous les sites et de l’acheminement de matières dangereuses - Le développement du frêt pour acheminer les marchandises au port, ce qui implique la défense des wagons-isolés et l’investissement dans l’entretien des réseaux contre la logique du «tout-camion»

GLOSSAIRE

 

- SPPPI (S3PI) : Secrétariat Permanent pour la Prévention des Pollutions Industrielles.

 

- CCI : Chambre de Commerce et d’Industrie.

 

- DREAL : Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement.

 

- PPRT : Plan de Prévention des Risques Technologiques.